1:12
  • Copié
Benjamin Peter , modifié à
Le propriétaire d'un site touristique vient de débourser 100.000 euros en Dordogne pour rouvrir une route fermée depuis deux ans à la suite d'un éboulement. Devant l'inaction des pouvoirs publics, il a décidé de prendre en charge la sécurisation de cette route départementale.
REPORTAGE

"On n'en pouvait plus, on n'en pouvait plus", résume Jean Max Touron. Depuis novembre 2019, la route départementale 66 qui mène à son site touristique de La Roque Saint Christophe est fermée. Un rocher s'est détaché de la falaise jusque dans le fossé. La préfecture a appliqué le principe de précaution et à condamné les accès.

Même si un autre accès à ce site troglodyte, le plus visité d'Europe, restait ouvert de nombreux touristes se perdaient. "On perdait beaucoup d'entrées", explique Jean-Max. "Les GPS détournaient les visiteurs qui n'arrivaient pas chez nous". La route est intacte mais pour permettre sa réouverture, il faut sécuriser la falaise pour éviter tout nouvel éboulement.

"Je ne voyais pas de solution"

Légalement c'est à son propriétaire de payer mais il s’agit d’un habitant du village qui n’en a pas les moyens. Pendant deux ans, l'Etat et le département financent des études préalables mais personne ne veut payer les travaux. La petite commune de Peyzac-le-Moustier dont le budget s'élève à 200.000 euros par an ne s'imagine pas s'endetter pour la réouverture de la route. Même en cas de rachat de la parcelle par la mairie , ce qui aurait permis de débloquer des subventions, le montant de l'intervention d'une société de sécurisation spécialisée reste trop élevé pour cette collectivité. Alors à l'issue d'une nouvelle réunion Jean Max Touron décide de financer lui même les travaux à hauteur de 100000 euros.

 

"Je ne voyais pas la solution. On n'avait pas envie de faire encore une saison complète avec cette route départementale fermée", raconte-t-il. "Tout le monde disait 'Nous on ne peut pas payer'. A la dernière réunion, j'ai compris que ça allait encore trainer. Voyant que la situation pourrissait, s'engluait, j'ai dit allez on fait l'effort. Je n'ai même pas réfléchi, j'ai dit, en avant, on paie."

Un mois de travaux

Pendant un mois, les travaux on consisté à faire tomber les rochers dangereux et à empêcher de nouvelles chutes de pierres. "Ils ont emmailloté d'autres rochers avec des filets. Et puis ils ont percé la roche sur plusieurs mètres de profondeur et on rentré des barres de fer boulonnées" détaille-t-il. Il espère maintenant que l'accès à La Roque Saint Christophe sera assuré pour plusieurs années. Une initiative qui ravi aussi les habitants du village qui pour certains devaient faire un détour d'une dizaine de kilomètre pour faire leurs courses ou aller travailler.