Don du sang par les homosexuels : le Conseil d'État déboute des associations

Les homosexuels peuvent donner leur sang sous conditions depuis juillet 2016.
Les homosexuels peuvent donner leur sang sous conditions depuis juillet 2016. © ANA AREVALO / AFP
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avec AFP , modifié à
Le Conseil d'État a estimé jeudi que la condition d'abstinence imposée aux homosexuels qui veulent donner leur sang n'est pas une "mesure discriminatoire illégale".

Le Conseil d'État a rejeté jeudi la demande d'associations qui souhaitaient que les homosexuels puissent donner leur sang sans la condition d'un an d'abstinence sexuelle actuellement imposée. "Les autorités sanitaires doivent privilégier les mesures les mieux à même de protéger la sécurité des receveurs lorsque les données scientifiques et épidémiologiques disponibles ne permettent pas d'écarter l'existence d'un risque", a indiqué le Conseil d’État en rendant sa décision.

"Fondé sur le comportement sexuel". En imposant cette abstinence d'un an comme condition au don du sang par les homosexuels, le ministère de la Santé "s'est fondé non sur l'orientation sexuelle mais sur le comportement sexuel et n'a pas adopté une mesure discriminatoire illégale", a jugé le Conseil d'État. Il a donc rejeté les requêtes déposées par les associations Mousse, Stop Homophobie, Comité Idaho France et Élus locaux contre le Sida, ainsi que par un particulier.

Don du sang possible depuis 2016. Depuis juillet 2016, les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes peuvent donner leur sang, geste qui leur avait été interdit depuis 1983 en raison des risques de transmission du Sida. Mais cette possibilité est soumise à des conditions fixées par un arrêté du 5 avril 2016, notamment l'abstinence d'un an, qui doit être déclarée lors d'un entretien préalable. "Selon les travaux de l'Institut de veille sanitaire, la prévalence de porteurs du VIH est environ 70 fois supérieure chez les hommes ayant eu des relations sexuelles avec des hommes", relève le Conseil d'État pour justifier sa décision. En outre, "la proportion de personnes nouvellement contaminées au cours de l'année 2012 était 115 fois supérieure chez ces hommes que dans la population hétérosexuelle".