Disparition de Patricia Wilson : le jardinier devant les assises de l'Aveyron

Jean-Louis Cayrou sera jugé à partir de lundi, à Rodez
Jean-Louis Cayrou sera jugé à partir de lundi, à Rodez © JACK GUEZ / AFP
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M.L. , modifié à
Le procès de Jean-Louis Cayrou, accusé du meurtre de la Britannique, dont le corps n'a jamais été retrouvé, s'ouvre lundi devant les assises de l'Aveyron.

"C'est un tissu de mensonges, monsieur le Président !" Au premier jour de son procès devant les assises de l'Aveyron, lundi, Jean-Louis Cayrou a interrompu la lecture du rapport sur l'affaire Patricia Wilson, une sexagénaire anglaise disparue en 2012. Le jardinier, avec qui elle entretenait une relation intime, est jugé pour meurtre. Alors que le corps de la Britannique n'a jamais été retrouvé, l'accusé ne cesse de clamer son innocence.

Des traces de sang. Les faits remontent au mois d'août août 2012, dans le hameau des Landes-Basses, à Vabre-Tizac, dans l'Aveyron. Malgré la chaleur étouffante, les volets de Patricia Wilson restent ouverts, attirant l'attention d'une voisine. Cette dernière découvre des flaques de sang dans le salon de son amie, rentrée la veille d'Angleterre. Appelés sur place, les gendarmes trouvent d'autre traces de sang dans différentes pièces de la maison et sur les marches d'un escalier, à l'extérieur. L'électricité est coupée, mais aucune trace d'effraction n'est relevée par les enquêteurs.

De nombreux appels. Les soupçons se portent alors sur Jean-Louis Cayrou, avec qui Patricia Wilson a entretenu une relation de quelques mois. Peu avant sa disparition, la Britannique avait rompu. En épluchant ses relevés téléphoniques, les policiers découvrent que le jardinier l'a appelée à de nombreuses reprises pendant son voyage, et depuis son retour de Grande-Bretagne. Deux jours plus tard, Jean-Louis Cayrou se présente de son propre chef à la gendarmerie, s'assurant innocent. Parallèlement, les recherches pour tenter de retrouver le corps de son ancienne maîtresse piétinent.

"Tu as besoin d'un homme". Interrogés par les enquêteurs, des amis de Patricia Wilson assurent que Jean-Louis Cayrou l'effrayait. A plusieurs d'entre eux, elle a raconté cette nuit de juillet 2012 où son ancien amant a tenté de l'étouffer avec un coussin, après leur rupture. "Je fais ça pour te montrer que tu as besoin d'un homme à la maison", l'aurait-il menacée. Sur des objets saisis dans sa voiture, les policiers trouvent des traces de sang, mêlées à l'ADN de la Britannique. "C'est une femme anglaise avec la peau sensible et des boutons, elle aurait très bien pu laisser du sang dans la voiture dont elle se servait", se défend alors Jean-Louis Cayrou. En vain : quelques jours après la disparition, l'homme est mis en examen pour homicide volontaire.

Des déclarations évolutives. Depuis, et alors que le corps de Patricia Wilson n'a toujours pas été retrouvé, le jardinier nie toute implication dans sa disparition. "Comme tous les innocents, il se défend très mal", assure son avocat, Maître Jacques Lévy. "De peur d'être désigné comme le coupable, il a été désigné comme le coupable." De son côté, l'accusation pointe les déclarations évolutives du suspect : dans un premier temps, Jean-Louis Cayrou avait affirmé ne pas s'être rendu chez son ancienne maîtresse le soir de sa disparition, avant de reconnaître y être passé.

Lundi après-midi, la cour d'assises entendra pour la première fois Jean-Louis Cayrou. Le verdict est attendu vendredi soir.