Détenu frappé au TGI de Paris : le policier mis en examen et libéré sous contrôle judiciaire

Le policier stagiaire a été filmé début juin en train de frapper un détenu dans l'enceinte du tribunal de grande instance de Paris.
Le policier stagiaire a été filmé début juin en train de frapper un détenu dans l'enceinte du tribunal de grande instance de Paris. © Capture d'écran Youtube
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avec AFP , modifié à
Le policier accusé d'avoir frappé un détenu au tribunal de grande instance de Paris a été mis en examen samedi pour "violences", et libéré sous contrôle judiciaire.

Le policier stagiaire qui a été filmé début juin en train de frapper un détenu dans l'enceinte du tribunal de grande instance de Paris, a été mis en examen samedi pour "violences" et libéré sous contrôle judiciaire, a appris l'AFP de source judiciaire.

Interdiction d'exercer. Après 48 heures d'audition dans les locaux de l'inspection générale de la police nationale (IGPN), "la police des polices", il a été présenté samedi à un juge d'instruction dans le cadre de l'ouverture d'une information judiciaire pour "violences et faux par personne dépositaire de l'autorité publique". Il a été mis en examen du chef de "violences" et placé sous le statut de témoin assisté, intermédiaire entre témoin et mis en examen, pour les faits présumés de "faux". Selon une source proche du dossier, les soupçons de "faux" concernent "le contenu d'un rapport d'incident" rédigé à la suite de cette scène musclée. Le policier est en outre soumis à un contrôle judiciaire qui lui interdit d'exercer des fonctions au sein du tribunal et sur la voie publique.

Une vidéo choc. Ce gardien de la paix stagiaire a été suspendu jeudi à titre conservatoire par le ministre de l'Intérieur, et placé en garde à vue, quelques heures après la révélation de cette vidéo sur le site Là-bas.org, relayée ensuite sur les réseaux sociaux. La vidéo, d'une durée de près de six minutes, montre un homme - qui devait être jugé en comparution immédiate pour vol - qui semble refuser de retourner dans sa cellule. Après environ 45 secondes de lutte au corps à corps, le gardien de la paix qui l'escorte l'immobilise au sol et le menotte. Il le ramène violemment jusque dans sa cellule, avant de lui asséner des coups de pied alors qu'il est au sol et menotté, sous le regard de deux de ses collègues arrivés en renfort et qui éloignent ensuite le policier.

Dénoncer ces agissements. Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a condamné jeudi "avec la plus grande fermeté ce comportement inadmissible qui vient nuire à l'image de l'ensemble des forces de sécurité". Les faits se sont déroulés le 9 juin, selon le site La-bas.org, ce qu'a confirmé une source proche de l'enquête. Dans la foulée de la diffusion des images, le parquet de Paris avait ouvert deux enquêtes confiées à l'IGPN : une première visant les violences et des soupçons de "faux", et une seconde pour "introduction frauduleuse dans un système automatisé de données", pour établir les conditions de l'extraction et de la transmission des images de vidéosurveillance.

Selon le site Là-bas.org, c'est un policier qui leur a remis la vidéo pour dénoncer ces agissements. D'après le bilan de l'IGPN pour 2017, les enquêtes sur des violences volontaires imputées à des policiers ont augmenté de 6% par rapport à 2016.