Désert médical : comment rendre l'accès aux soins à près d'un Français sur neuf ?

Dans le Gers, des médecins salariés par le département vont s'installer dans les zones sous tension (Illustration).
Dans le Gers, des médecins salariés par le département vont s'installer dans les zones sous tension (Illustration). © Thierry ZOCCOLAN / AFP
  • Copié
Benjamin Peter, édité par Gauthier Delomez , modifié à
Près d'un Français sur neuf vit actuellement dans un désert médical, avec une grande difficulté d'accès aux soins. C'est le cas de beaucoup de départements ruraux, comme le Gers. Ici, les médecins généralistes sont salariés dans les zones les plus en tension. Europe 1 s'est rendue dans une petite commune qui craint de devenir un désert médical.
REPORTAGE

Il ne reste que deux médecins généralistes dans la petite commune de Gondrin, dans le Gers. Ils sont débordés et ont tous les deux l'âge de partir à la retraite. Une habitante, Danièle, ne sait plus qui aller voir. "Ici, on est loin de tout. On demande un médecin référent, mais il n'y en a pas. Et ceux qui sont là ne prennent plus de malades, de nouveaux patients, alors on prend tout ce qu'on trouve pour avoir un médecin référent. On n'a plus choix", regrette-t-elle au micro d'Europe 1. Danièle craint de rejoindre les près d'un Français sur neuf qui vivent actuellement dans un désert médical.

Le cadeau de la venue d'un médecin salarié du Gers

En France, beaucoup de départements ruraux, comme le Gers, connaissent des difficultés d'accès aux soins. A Gondrin, pour un problème plus grave, il faut aller jusqu'à Auch, à 60 kilomètres de ce village de 1.200 habitants. Ce qui n'est pas très rassurant pour Christian, au autre habitant. "Sur une chose plus grave, on est quasiment mort dans la rue", lance-t-il, désabusé.

Mais en juin prochain, la petite commune va bénéficier d'un nouveau dispositif. Dans le Gers, le département a choisi de salarier des médecins généralistes dans les zones les plus en tension. Un centre médical va ouvrir, et un médecin va s'y installer. Un soulagement pour le maire Didier Dupront, qui est justement l'un des deux derniers médecins du village. "C'est Noël !", sourit-il. "Cela nous permet d'imaginer un départ à la retraite, de partir en ne tirant pas le rideau, et en laissant une solution à nos patients", assure le maire.

Une présence médicale pour maintenir la pharmacie

Le fait qu'il y ait toujours un médecin sur la commune permet de lever une autre crainte. "Il y a également le problème de la pharmacie. On sait très bien que la reprise de la pharmacie est conditionnée au fait qu'il y ait une présence médicale sur la commune. Tout est lié", affirme Didier Dupront. Au total, une dizaine de salariés du conseil départemental va ainsi s'installer dans quatre centre médicaux du Gers d'ici la fin de l'année, dont un pédiatre. Une bonne nouvelle puisque le dernier du département a pris sa retraite le 31 décembre dernier.