Des policiers dans les écoles niçoises ? L'initiative d'Estrosi critiquée côté profs... et police

"Il est évident qu'en cas d'attaque terroriste dans une école, le policier sera une cible privilégiée", dénonce le SDPM.
"Il est évident qu'en cas d'attaque terroriste dans une école, le policier sera une cible privilégiée", dénonce le SDPM. © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
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avec AFP
Le Syndicat de défense des policiers municipaux s'inquiète d'une mesure inefficace et qui mettrait en danger les agents des forces de l'ordre.

L'arrivée annoncée de policiers municipaux non armés dans des écoles de Nice, présentée comme une "première en France" par le maire LR Christian Estrosi, a suscité dimanche les critiques d'enseignants mais également du Syndicat de défense des policiers municipaux (SDPM). Les premiers s'inquiètent pour la sécurité des policiers ainsi mobilisés quand les seconds appellent à des investissements sociaux.

Une mesure pour la rentrée 2018. "Il est évident qu'en cas d'attaque terroriste dans une école, le policier sera une cible privilégiée", dénonce le SDPM. "L'effet recherché a de très fortes probabilités d'être nul", poursuit-il. "Ce qu'il nous faut dans les écoles, ce ne sont pas des policier-es mais des secrétaires administratives, des ATSEM, des infirmier-es scolaires...", réclame de son côté le syndicat enseignant CGT Educ'action. "Ce qu'il faut à la prévention, ce n'est pas un-e policier-e dans les écoles, mais du budget pour les services sociaux."

La mairie de Nice avait indiqué samedi qu'elle mettrait en œuvre cette mesure à la rentrée prochaine. Celle-ci avait été rejetée par la précédente ministre de l'Éducation Najat Vallaud-Belkacem. A l'époque, la fédération de parents d'élève FCPE et des syndicats enseignants avaient critiqué ce projet.

"Simples raisons idéologiques". Après l'attentat sur la Promenade des Anglais qui avait fait 86 morts le 14 juillet 2016, Nice a mis en place des vigiles devant les écoles, remplacés depuis par des policiers. La ville s'est aussi dotée d'une salle de vidéosurveillance dédiée aux écoles, en plus d'alarmes anti-intrusion, de boutons d'alertes et badges d'accès.

Dimanche, la ville a fait valoir que le SDPM n'était "pas représentatif" et contestait "toutes les initiatives de la ville (...) sans réellement connaître les sujets". "Nous appelons chacun à prendre en compte le risque qui pèse aujourd'hui sur les écoles, qui sont désormais aussi des cibles pour Daech et à attendre le résultat de cette expérimentation unique en France plutôt que de chercher à la rejeter d'emblée pour de simples raisons idéologiques", ajoute-t-elle.