Des dealers de marijuana et de haschich organisent une tombola en direct sur les réseaux sociaux : "Ça banalise la drogue..."

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Rémy Pierre, édité par , modifié à
Des dealers grenoblois ont organisé une tombola en ligne pour promouvoir leur trafic, et récompenser leurs clients.

Des dealers de drogues récompensent leurs acheteurs. Des trafiquants du quartier du Mistral, à Grenoble, ont organisé une loterie en direct sur les réseaux sociaux à l'attention de leurs fidèles clients. La scène, qui a beaucoup fait réagir les forces de l'ordre, trahit les nouvelles pratiques de démarchage, de plus en plus visible, de cette économie parallèle.

Un effet de banalisation. La vidéo est assez saisissante : on y voit un homme masqué et ganté, tandis qu'une une voix off commente le tirage au sort. "Le numéro gagnant est le…". Ce dernier est invité à venir retirer son lot : une console de jeux PS4. Comme les autres acheteurs d'herbe ou de haschich de ce dealer, il s'est vu attribuer un ticket numéroté. "C'est étonnant, ça peut même être cocasse, mais en tout cas ça n'est pas sympathique parce que ça banalise la drogue, le cannabis", relève auprès d'Europe 1 Éric Vaillant, procureur de la République de Grenoble. "Ça fait croire que c'est un produit comme les autres, sur lequel on peut faire une tombola comme on fait des tombolas au supermarché. Ces pratiques sont évidemment illégales. On ne reste pas les bras croisés à les regarder faire", assure-t-il.

>> De 5h à 7h, c’est "Debout les copains" avec Matthieu Noël sur Europe 1. Retrouvez le replay de l'émission ici

Un sentiment d'impunité. Du côté des policiers, on digère assez mal cette vidéo. "Ça me désole ce sentiment d'impunité, de pouvoir faire tout, comme ils le souhaitent, sans avoir peur de la police ou de la justice", déplore Yannick Biancheri, secrétaire départemental du syndicat Unité SGP Police. "Maintenant, ils n'hésitent plus à se servir des réseaux sociaux pour faire la promotion de leur marchandise et de leur points de deal de drogue."

Il y a quelques mois, des offres d'emploi ont même été publiées sur les réseaux sociaux pour des "choufs", c'est-à-dire des guetteurs. Profil recherché : "des jeunes, physionomistes et respectueux du client…"