Les bijoux étaient fondus et transformés en lingots d'or. (illustration) 1:08
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Guillaume Biet avec AFP, édité par Séverine Mermilliod
Un trafic de métaux précieux a été mis au jour et démantelé ces dernières semaines par les gendarmes de plusieurs départements français, mobilisés pour faire tomber ce vaste réseau qui transformait les bijoux en lingots.

Un vaste réseau parallèle de commerce d'or a été démantelé par la Section de recherches de la gendarmerie de Dijon et de l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) en Côte d'Or, dans la Marne, le Jura et les Bouches-du-Rhône. Une vingtaine de suspects ont été interpellés et des dizaines de kilos de métal précieux saisis.

Des millions d'euros de lingots

Les malfaiteurs écoulaient de l'or volé dans toute la France : des bagues, des bracelets, des colliers, ou encore des bijoux dérobés par de petites mains chez des particuliers lors de cambriolages. Tous ces objets étaient revendus à cette vaste filière de receleurs, des collecteurs qui faisaient fondre les bijoux volés pour en faire des petits lingots d'or vendus ensuite à une société spécialisée en Allemagne.

En l'espace d'un an, ces malfaiteurs auraient ainsi écoulé "plusieurs dizaines de millions d'euros" de métal précieux, a estimé le parquet de la Juridiction inter-régionale spécialisée de Nancy (Jirs) dans un communiqué. Rien qu'en perquisition, les gendarmes ont saisi 29 kilos d'or (d'une valeur de près d'1,5 millions d'euros), plus de 100 kilos de poudre d'argent (60.120 euros), une douzaine de voitures et une trentaine de montres de luxe. Le réseau s'étendait du Sud au Nord de la France, de la Marne aux Bouches du Rhône en passant par la Bourgogne et le Jura.

20 interpellations, des investigations toujours en cours

20 personnes ont été interpellées en plusieurs coups de filet entre mi-mai et fin juin : 11 d'entre elles mises en examen pour "recel en bande organisée de vols, blanchiment aggravé et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation de délit" et incarcérées, et trois autres placées sous contrôle judiciaire, un vrai coup d'arrêt à cette filière pyramidale qui blanchissait les butins de milliers de cambriolages.

"Les investigations se poursuivent, notamment sur l'exploitation des pièces comptables saisies lors de perquisitions réalisées en Allemagne et en Belgique", où résidait un ramasseur d'or de nationalité française, remis à la France par les autorités belges en exécution d'un mandat d'arrêt européen, a indiqué la Jirs.