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Coraline Brouez , modifié à
Dans l'émission "La Table des bons vivants", Olivier Poels revient sur la façon dont on vivait le vin pendant la Révolution en France. Du savoir-faire en vigueur à cette époque en passant par le goût et de la place qu'occupait le vin dans la société. Petit tour d'horizon.

Si vous avez toujours voulu savoir quel goût avait un vin datant de la Révolution française, Olivier Poels vous apporte la réponse dans l'émission de Laurent Mariotte La Table des bons vivants. Il nous éclaire également sur la façon dont il était conditionné et perçu dans la société

 

Oxydation rapide 

"Le vin ne voyageait pas très bien à l'époque", explique Olivier Poels. "Pour commencer, il arrivait dans des tonneaux et non en bouteilles. On n'avait pas encore créé la mise en bouteilles dans les appellations. Il mettait plusieurs jours pour arriver et une fois que la marchandise parvenait à bon port, soit le négociant soit le restaurateur le mettait en bouteilles ou en pichet. Le vin s'oxydait donc très vite avec ce procédé." 

Question de goûts 

"C'est difficile de dire quel goût avait le vin à l'époque mais il était probablement bon et même très bon suivant les millésimes", commente le chroniqueur. "On sait par exemple que Napoléon Bonaparte, un peu plus tard, en raffolait. Mais les connaissances de l'époque en termes de vinification étaient évidemment très sommaires. Les œnologues n'existaient pas. On ne comprenait pas grand-chose au processus de fermentation. Tout cela a été découvert bien plus tard, notamment par Pasteur."

En revanche, tout comme aujourd'hui, certains vins avaient meilleurs goûts... "Il y avait des millésimes plus réputés que d'autres, et notamment, les années dites chaudes qui produisaient des meilleurs vins."

 

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Démocratisation

"On peut parler de révolution dans la consommation des vins puisque jusqu'à la moitié du 18e siècle, le vin est réservé aux gens les plus fortunés, aux nobles et aux gens qui habitaient dans les villes", raconte Olivier Poels. "Petit à petit, sa consommation commence à gagner des classes plus modestes. Le vignoble français, qui jusqu'alors est relativement petit, va connaître un accroissement phénoménal pendant plusieurs dizaines d'années à cette époque. Il y a une explosion des rendements des plantations. Le vignoble prospère et les prix flambent. Et c'est à ce moment-là que se constituent d'ailleurs les plus grandes fortunes dans le vignoble." 

Preuve ultime de cette croissance, en 1780, un édit est émis pour arrêter les plantations frénétiques de vignes un peu partout en France.