Déchets nucléaires à Bure : un opposant condamné à un mois ferme

Le projet d'enfouissement de déchets nucléaires à Bure a entraîné la création d'une ZAD sur les lieux.
Le projet d'enfouissement de déchets nucléaires à Bure a entraîné la création d'une ZAD sur les lieux. © JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP
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avec AFP
Un militant opposé au projet d'enfouissement de déchets nucléaires à Bure a été condamné à un mois de prison ferme pour rébellion.

Un opposant au projet Cigéo d'enfouissement de déchets nucléaires à Bure, dans la Meuse, a été condamné mardi à un mois de prison ferme par le tribunal de Bar-le-Duc qui l'a reconnu coupable de faits de rébellion, a appris l'AFP de source proche du dossier. Dans son délibéré, le tribunal n'a pas suivi les réquisitions du ministère public, condamnant ce militant, un homme de 49 ans, pour les seuls faits de rébellion. Il a été relaxé pour les faits de menaces de morts et refus de signalétiques, pour lesquels il était également poursuivi.

"Le militant et non le citoyen" condamné. À son procès le 16 janvier, le parquet avait requis 6 mois de prison, deux mois pour avoir refusé de ce soumettre à la prises d'empreintes digitales, et 4 mois pour menaces de mort proférées envers des gendarmes lors d'une perquisition sur le lieu de vie de plusieurs militants antinucléaires à Bure. Le ministère public avait demandé la relaxe pour les faits de rébellion et le refus de se soumettre à un test d'alcoolémie. "Les militants y voient un signal fort du tribunal en faveur de la filière nucléaire en France. Ils estiment que c'est le militant qui a été condamné et pas le citoyen", a rapporté son avocat parisien Me Matteo Bonaglia. Pour les opposants, "que le tribunal aille contre ministère public et contre la défense, ce n'est pas anodin", a-t-il ajouté.

Enquêtes distinctes. Cet opposant à Cigéo avait été interpellé le 20 septembre à l'aube, au lendemain d'une soirée festive à la "Maison de résistance" à Bure. Des perquisitions, menées par quelque 150 gendarmes, avaient été menées sur ce lieu de vie et sur un terrain à Luméville-en-Ornois ainsi qu'au domicile de plusieurs militants. Les militaires agissaient dans le cadre d'enquêtes distinctes : un début d'incendie volontaire en juin dans l'hôtel-restaurant du laboratoire de l'Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) et de violents affrontements entre opposants et gendarmes en marge d'une manifestation en août.