Décès à la maternité d'Orthez : non-lieu pour l'hôpital, une anesthésiste renvoyée en procès

La patiente de 28 ans qui venait accoucher était morte, mais son bébé avait survécu.
La patiente de 28 ans qui venait accoucher était morte, mais son bébé avait survécu. © Capture d'écran France 3
  • Copié
avec AFP
Cinq ans après la mort d'une patiente lors d’un accouchement, l’anesthésiste de la maternité d'Orthez sera jugée pour "homicide involontaire aggravé".

Un non-lieu a été rendu en faveur d'une clinique privée et du centre hospitalier d'Orthez, dans les Pyrénées-Atlantiques, cinq ans après la mort d'une patiente enceinte pour lequel ne sera finalement poursuivie qu'une anesthésiste belge, ivre au moment des faits, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

L’anesthésiste poursuivie pour "homicide involontaire aggravé"

Dans une ordonnance de renvoi datée du 31 mai, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Pau a renvoyé devant le tribunal correctionnel de Pau la seule Helga Wauters, 49 ans, poursuivie pour "homicide involontaire aggravé". La date du procès n'a pas été fixée.

La famille de Xynthia Hawke, la patiente de 28 ans qui venait accoucher et est décédée, "est heureuse que l'enquête soit close et qu'un procès se tienne, mais on regrette la non mise en examen de la clinique et du centre hospitalier", a affirmé à l'AFP Me Philippe Courtois, avocat de la famille. "Lorsque la date d'audience sera connue, nous essaierons de lever cette déception en faisant comparaître les deux établissements au procès par le biais d'une citation directe", a ajouté l'avocat qui estime "que leur responsabilité ne peut être exclue" dans l'emploi d'une anesthésiste ayant des problèmes avec l'alcool.

Le bébé avait survécu

Le 29 septembre 2014, l'anesthésiste avait administré à la parturiente une péridurale avant de sortir prendre l'apéritif chez des amis. Mais l'accouchement se passant mal, une césarienne était devenue nécessaire. Rappelée, Helga Wauters qui sentait l'alcool à son retour, selon ses collègues, avait utilisé un ballon manuel pour ventiler sa patiente au lieu du respirateur du bloc, et avait intubé les voies digestives au lieu des respiratoires. En arrêt cardiaque, la patiente avait été transférée à l'hôpital de Pau, où elle était morte. Son bébé avait survécu.

Les mises en examen des deux établissements avaient déjà été levées par le passé, la chambre de l'instruction considérant qu'un établissement "en tant que personne morale, ne pouvait pas connaître les antécédents de l'anesthésiste".