Les écoles sont souvent bien peu armées pour faire face à la canicule.
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Jean-Luc Boujon, édité par , modifié à
Dans les écoles, souvent peu adaptées aux fortes chaleurs, personnel et enseignants s’inquiètent pour la santé des élèves. Illustration à Vénissieux, en banlieue lyonnaise.
REPORTAGE

Avec 65 départements en vigilance orange, la majorité de l'Hexagone est frappée par la canicule, mercredi. Et le thermomètre devrait encore grimper jeudi et vendredi. Dans les écoles, dont une grande partie des bâtiments sont de vraies passoires thermiques, la situation est particulièrement difficile. C'est le cas par exemple au sein du groupe scolaire Ernest Renan de Vénissieux, en banlieue lyonnaise, où Europe 1 est allée tendre le micro.

Ernest Renan, c'est l'école typique des années 1960 : dix classes, dans un grand bâtiment rectangulaire sans isolation, et une cour bétonnée avec très peu d'arbres. Noémie, enseignante, a installé un thermomètre dans sa classe de CE2, au deuxième étage baigné de soleil. "Mardi, il faisait 33 degrés à 11h du matin. L'après-midi, c'était autour de 35/36. L'après-midi, on ne travaille pas du tout. Mardi matin, j'ai effectué une dizaine de vaporisations et je leur ai servi huit fois de l'eau. Parce qu'on n'a pas envie qu'ils fassent de malaise. C'est compliqué", témoigne-t-elle.

"On a des craintes pour la santé des enfants"

Pour Karim, l'un de ses élèves, "compliqué" n'est pas un terme assez fort. Mardi matin, il a commencé à se sentir mal dans la classe. "C'est horrible. Il fait super chaud, on a mal à la tête. Quand on a fini de travailler, la maîtresse nous amène dans le couloir parce qu'il fait plus frais", raconte le jeune garçon.

Avec des températures qui s'annoncent encore trois ou quatre degrés plus élevés jeudi et vendredi, le directeur, Bernard Bagaggia, réclame une mesure d'urgence au ministère et à l'Académie. "Nous avons fait la demande d'une fermeture d'école exceptionnelle, ce n'est pas jouable. On est dans un cas où l'on ne peut pas fonctionner et on a des craintes pour la santé des enfants, ce n'est pas raisonnable", explique-t-il. Mardi soir, il n'avait pas reçu de réponse. Reste que tous les parents ne soutiennent pas la demande : beaucoup ont fait savoir qu'ils n'avaient pas forcément de quoi faire garder les enfants.