Dans le Nord, l’inquiétude des sous-traitants d’Alstom

© SEBASTIEN BOZON / AFP
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Lionel Gougelot, édité par R.D.
Les fournisseurs du groupe français, bientôt avalé par l’Allemand Siemens, craignent de perdre des marchés au profit de leurs concurrents d’outre-Rhin. 
REPORTAGE

Deux jours après l'annonce de la fusion entre Alstom et Siemens, Bruno Le Maire est attendu vendredi à Valenciennes. Le ministre de l'Economie se rend à Petite-Forêt sur le site d'Alstom, alors que le mariage entre le Français et l'Allemand inquiète les syndicats. L'objectif est de rassurer non seulement les salariés du site mais également les nombreux sous-traitants, pas vraiment rassurés par les discours rassurant sur l’emploi. "Pour moi, c’est du bla-bla, c’est de la poudre aux yeux", réagit ainsi Philippe, l’un des quelque 5.000 salariés sous-traitant de l’industrie ferroviaire dans la région.

"L’inquiétude que notre activité parte en Allemagne". Même inquiétude chez Valdunes par exemple, où l’on craint déjà les conséquences de cette fusion avec Siemens. "Nous faisons les roues de train et les essieux montés pour Alstom. On a vraiment l’inquiétude que notre principale activité à Valdunes parte en Allemagne", assure ainsi François Benjamin, délégué CGT. "Il y aura des conséquences aussi sur l’emploi et aussi sur la pérennité de l’entreprise", prédit le syndicaliste, interrogé par Europe 1.

"Ils favoriseront leurs équipementiers". Chez Sofanor aussi, un équipementier qui habille les wagons de train, la crainte est réelle. "Ils ont leur propre équipementier. Aujourd’hui, s’ils fusionnent aves Alstom, automatiquement ils favoriseront leurs équipementiers plutôt que nous favoriser nous", prédit Frédéric, qui évoque une préférence nationale chez Siemens. "Si on n’a plus de travail, forcément, on sera amené à être vendu ou peut-être à fermer. "

"On se prépare déjà à la riposte". Et malgré les engagements du gouvernement, il faut effectivement s’attendre au pire pour les sous-traitants, selon Frédéric Bouvier, de la CGT Métallurgie. "Vous savez, les patrons ne sont pas des philanthropes. On ne peut être qu’inquiets et on se prépare déjà à la riposte face à la casse sociale qui ava avoir lieu", prévient le syndicaliste. D’ailleurs, vendredi matin, la CGT a prévu un petit comité d’accueil pour Bruno Le Maire aux abords du site d’Alstom