Crue : Dans ses champs inondés, ce maraîcher francilien fait déjà les comptes et "c'est 200.000 euros de pertes"

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Pierre Herbulot, édité par A.H. , modifié à
Les inondations qui touchent la France ont déjà des conséquences économiques, notamment chez les agriculteurs, tristement habitués aux intempéries dévastateurs.
REPORTAGE

Impossible de différencier les choux des poireaux ou des oignons blancs ! À Mesnil-le-Roi, dans les Yvelines, le champ de Jean-Claude Guéhénec est devenu un prolongement de la Seine. En Île-de-France, comme dans l'Aube, le Doubs et l'Eure, les cultures sont durement touchées par les crues et les précipitations de ces derniers jours.

Les cultures "à 90% sous l'eau". Jean-Claude Guéhénec constate les dégâts. "Mon exploitation, située à 250 mètres du fleuve, est à 90% sous l'eau. Maintenant, ça peut monter… On n'est plus à 10, 20 ou 50 centimètres près. L'important dorénavant, c'est le temps que prendra la décrue". En effet, le maraîcher a des salades à planter impérativement début mars. Alors plus la décrue sera rapide, plus vite il pourra reprendre le travail. L'agriculteur en a besoin, car déjà, il sait que sa trésorerie va accuser le coup.

200.000 euros de pertes. Pessimiste, il a immédiatement pris sa calculette pour savoir combien pourrait lui coûter cette montée des eaux. Résultat : "200.000 euros de pertes. Cela comprend la perte des cultures, mais aussi peut-être la perte des implantations des cultures de printemps. Et on n'est pas à l'abri qu'on ait dans quinze jours une gelée à -10, -15 degrés. Dès qu'il y a un sinistre, on paie comptant", déplore-t-il.

Pour le maraîcher, c'est la deuxième culture noyée en très peu de temps. En juin 2016, lors de la précédente grosse crue en Ile-de-France, il avait déjà tout perdu. Alors à 57 ans, cette nouvelle crue pourrait être celle de trop. Il envisage de tout lâcher, et d'anticiper son départ à la retraite.