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Guillaume Perrodeau , modifié à
Dans le Grand journal du soir, le docteur Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Association des Médecins urgentistes de France, déplore les réponses de la ministre de la Santé suite à la journée de mobilisation de jeudi.
INTERVIEW

La crise aux urgences n'est pas prête de s'arrêter. Une importante journée de mobilisation a eu lieu jeudi. Médecins, aide-soignants et infirmières ont manifesté un peu partout en France. Ils demandent des moyens pour des services d'urgence submergés. Dans ce contexte, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, était très attendue au Congrès des urgentistes à Paris, où elle s'est rendue jeudi. Elle y a notamment annoncé le lancement d'une mission de "refondation" des services d'urgences et un soutien financier aux établissements connaissant des surcroîts d'activité. Mais pas sûr que cela suffise à convaincre les manifestants. 

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"La volonté d'élargir le mouvement de grève"

"La ministre n'a pas apporté de réponse à la situation", estime Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Association des Médecins urgentistes de France, au micro d'Europe 1. "Nous demandons des moyens immédiatement", poursuit-il. Concernant le manque de lits et de personnels, "il n'y a eu aucune réponse sur ce sujet", déplore le médecin. "La délégation est sortie déçue, en colère, avec la volonté d'élargir le mouvement de grève", confie-t-il par ailleurs.

"Le président de la République ment"

Cela fait plusieurs semaines, voire plusieurs mois, que les personnels de santé réclament davantage de moyens et tirent la sonnette d'alarme. "On ne pourra pas passer l'été de façon correcte", avait annoncé sur Europe 1, François Braun, président de Samu-Urgences de France. "Notre système de santé est à l'os en raison de l'accumulation des politiques menées depuis des dizaines d'années et qui déstructurent notre système de santé", renchérit Christophe Prudhomme.

"Le président de la République ment, car il dit qu'on ne fermera aucun hôpital mais on ferme des services et des lits. Or, un hôpital sans service d'urgence, où il n'y a plus de maternité et de chirurgie, ce n'est plus un hôpital : c'est un hospice et c'est revenir au Moyen-Âge", tance l'urgentiste. Le conflit entre le gouvernement et les personnels de santé devrait donc encore se poursuivre un moment.