Déchets en Corse 1:38
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Frédéric Michel, édité par Mathilde Durand , modifié à
En Corse, la crise des déchets prend de l'ampleur. Les centres d'enfouissement et de traitement des déchets sont à saturation. En attendant les dépôts sauvages se multiplient et les riverains sont à bout. Entre le conseil exécutif de Corse et la préfète, un bras de faire s'est engagé, chacun se rejetant la responsabilité. 
REPORTAGE

En Corse les poubelles débordent et la situation ne devrait pas s’améliorer. Pire, une grave crise menace l’île. La Corse n’a plus de capacité de stockage : les deux centres pour éliminer et traiter les déchets arrivent à saturation. Un bras de fer s’est engagé entre la représentante de l’État et l’exécutif local. Europe 1 s'est rendu sur place. 

Partout les poubelles s’entassent, les sacs sont souvent éventrés et les déchets tapissent le sol. "C’est terrible ! Bientôt il va y avoir des rats, et les gens qui passent mettent leurs déchets aussi", déplore une riveraine. La Corse n’a plus de capacité pour stocker. Si rien n’est fait, le déficit sera de 80.000 tonnes de déchet l’an prochain, 110.000 tonnes en 2021. "On est au pied du mur depuis un certain temps déjà, j’appelle de mes vœux à une solidarité territoriale pour qu’on arrive, conformément au plan de la collectivité, à pouvoir créer deux autres centres", affirme Josiane Chevalier préfète de la région Corse. 

Deux centres sont insuffisants

Mais les besoins sont tels que deux centres ne résoudraient rien. Et ces projets sont dans la tourmente. En novembre dernier, le conseil exécutif Pourtant le compteur tourne : la Corse doit impérativement régler la question de ses déchets avant 2023, ou elle sera sanctionnée par l'Union européenne. L'enfouissement sans tri sera sanctionné. Critiqué pour la lenteur de la mise en œuvre de son plan d’action, le conseil exécutif assure que des décisions seront prises mais que l’urgence est de gérer les quatre années de transition. En effet, le plan prévoit de réduire 60% des déchets d'ici 2021 grâce au tri à la source.

"Cette période transitoire nous ne pourrons la régler qu’avec les structures existantes", justifie François Sargentini, président de l'Office de l'Environnement de la Corse. "C’est pour cela que nous pensons qu’il faut entamer un dialogue avec les communes où sont situés les centres de stockage des déchets." En attendant, sur l’Île de beauté, on craint de voir se multiplier les dépôts sauvages.