Créteil : le lycéen qui a braqué une arme factice sur une enseignante mis en examen

Le lycéen a expliqué qu'il n'avait pas l'intention d'intimider sa professeure et qu'il avait agi sur le ton de la rigolade.
Le lycéen a expliqué qu'il n'avait pas l'intention d'intimider sa professeure et qu'il avait agi sur le ton de la rigolade. © Capture d'écran
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Salomé Legrand, Jean-Gabriel Bourgeois et Marion Jort, édité par Ophélie Gobinet , modifié à
Le lycéen qui a braqué jeudi une enseignante avec une arme factice dans un lycée de Créteil a été mis en examen dimanche pour "violences aggravées", a indiqué le parquet. 

La vidéo a suscité la stupeur et a fait le tour des réseaux sociaux. Elle montrait un lycéen, pointant une arme factice sur une professeure, dans un lycée de Créteil, dans le Val-de-Marne. Dimanche, le lycéen a été mis en examen pour "violences aggravées" car perpétrées sur un enseignant, en l'occurrence la professeure de biotechnologie, et dans un établissement scolaire. 

Interdiction de séjour dans le département. Le juge des enfants a décidé de trois mesures provisoires : l’adolescent a interdiction d’entrer en contact avec la victime, une mesure très classique, mais aussi interdiction de séjourner dans son département, le Val-de-Marne. Il va donc être hébergé ailleurs, c’est une mesure plus rare mais qui tient compte de la gravité des faits, selon une source judiciaire. Cette mesure a bien sûr été étudiée avec ses parents et les services sociaux dimanche après-midi. Enfin, le lycéen a également une obligation de scolarité. D’après les informations d'Europe 1, l'adolescent n'était pas spécialement connu des services de police ou judiciaires, hormis pour des petits incidents cet été et qui s’étaient soldés par un rappel à loi.

Sur la vidéo l'enseignante paraît davantage lassée que paniquée. Samedi, le lycéen aurait reconnu les faits, tout les minimisant, expliquant qu'il n'avait pas l'intention d'intimider sa professeure et qu'il avait agi sur le ton de la rigolade. C'est ce qui peut surprendre sur cette vidéo : l'enseignante ne semble pas du tout paniquée face au pistolet à air comprimé mais paraît lassée. Soutenue par sa direction, elle a porté plainte. 

 

Créteil : la vidéo d’une enseignante braquée par un élève suscite l’indignation

"Nous sommes démunis". Pour Jean-Rémi Girard, président national du Syndicat national des lycées et collègues (SNALC), cette vidéo a toutefois une vertu : montrer à quoi les enseignants sont confrontés au quotidien. "C'est une chose intéressante que le pays puisse voir ce qu'il se passe dans certaines salles de classe", a-t-il estimé au micro d'Europe 1. "'Ce sont des choses exceptionnelles et d'une certaine gravité, mais ce sont des choses qui malheureusement existent et peuvent se passer à peu près partout", a-t-il poursuivi, estimant que les enseignants sont "démunis". 

Jean-Michel Blanquer rappelle son soutien à l'enseignante

Dimanche, le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a réagi à la mise en examen du lycéen. "Mon soutien va avant tout à la professeure qui a été agressée. Ce sont des actes complètement inacceptables", a estimé le ministre. "Tout professeur de France doit se sentir totalement protégé par son institution. Aucun professeur n'est seul dans ce pays", a soutenu Jean-Michel Blanquer, rappelant qu'il a demandé, il y a plusieurs mois, aux établissements de mettre à jour leurs plans de sécurisation.