1:34
  • Copié
Louise Sallé avec AFP // Crédit photo : Ina FASSBENDER / AFP , modifié à
À la vieille de la sortie de deux livres-enquêtes sur les dérives de certaines crèches privées, la ministre des Solidarités Aurore Bergé a annoncé que le gouvernement voulait renforcer "le taux d'encadrement" des enfants en crèches, grâce à de nouvelles normes. Si les structures ne respectent pas les futures règles, elles pourraient être fermées, prévient la ministre.

Le gouvernement veut renforcer le "taux d'encadrement" des enfants dans les crèches, qui pourraient être fermées si elles ne respectent pas les nouvelles normes, a prévenu jeudi la ministre des Solidarités Aurore Bergé, à l'heure où les pratiques de certains établissements privés sont épinglées dans deux livres-enquêtes.

Des changements qui vont prendre du temps

Nombre d'enfants accueillis supérieur aux places disponibles, portions de repas rationnées, soins minutés ... "Le prix du berceau" (Seuil), à paraître vendredi a déclenché une polémique en décrivant un système "déshumanisé" basé sur la course au rendement et au remplissage. Un autre livre sur le même thème, "Babyzness", (Robert Laffont) est lui sorti ce jeudi. "Je veux qu'on passe à un taux d'encadrement d'un (professionnel) pour cinq" enfants dans les crèches, contre un pour six actuellement, a annoncé Aurore Bergé, interrogée sur BFMTV/RMC.

Les crèches "vont devoir s'adapter", a-t-elle souligné, notamment en recrutant davantage de personnels dans un secteur pourtant déjà en pénurie de main d'œuvre. La ministre des Solidarités et de la Famille a reconnu que ces changements ne pourraient pas intervenir du jour au lendemain.

"La première des maltraitances, c'était la pénurie de professionnels"

Mais à terme, "si les établissements ne respectent pas le taux d'encadrement tel qu'il est demandé, ces établissements" devront "être fermés", a-t-elle insisté. La parution de ces deux livres intervient cinq mois après la publication d'un rapport de l'inspection générale des affaires sociales (Igas) sur la prévention de la maltraitance dans les crèches, qui a mis en évidence que "la première des maltraitances, c'était la pénurie de professionnels", a souligné Aurore Bergé.

Sur ce point, le gouvernement, a-t-elle rappelé, "va mettre 200 millions d'euros sur la table pour revaloriser les personnels, mais je ne donnerai pas un euro de cet argent aux groupes privés si (...) il n'y a pas des engagements clairs sur la qualité d'accueil". Par ailleurs, le gouvernement "va changer la loi dès le mois de septembre de manière à ce qu'on puisse envoyer toutes les inspections nécessaires directement aux sièges" des groupes privés gérant de nombreuses crèches, a promis la ministre, appelant à instaurer une "culture du contrôle".