Corse : «Les manifestations sont l'expression d'une colère et d'une incompréhension», juge François Pupponi

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Laura Laplaud , modifié à

Depuis l'agression du militant indépendantiste corse Yvan Colonna à la prison d'Arles au début du mois de mars, les manifestations et les affrontements entre des jeunes et la police se poursuivent. Pour François Pupponi, député MoDem du Val-d'Oise, invité de Jean-Pierre Elkabbach dimanche, la manifestation attendue ce dimanche à Bastia est "l'expression d'une colère".

Est-il possible d'éviter l'embrasement ? Onze jours après l'agression à la prison d'Arles du militant indépendantiste corse Yvan Colonna , condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac en 1998, les Corses font entendre leur colère. "L'ensemble de la population corse s'est manifesté", a souligné François Pupponi, député MoDem du Val-d'Oise. Une manifestation est attendue ce dimanche à Bastia avec un mot d'ordre : "vérité et justice".

Une demande : rapprocher les détenus du commando Erignac

Depuis cette agression, qui a duré huit minutes, par un codétenu condamné pour terrorisme, Yvan Colonna est entre la vie et la mort. Il a depuis été transféré d'Arles vers un hôpital de Marseille. "Personne ne comprend ! Comment est-il possible que dans un établissement surprotégé, un détenu qui est l'un des plus surveillés de France ait pu se faire frapper pendant huit minutes ?", s'est interrogé François Pupponi au micro de Jean-Pierre Elkabbach dimanche.

François Pupponi a rendu visite fin janvier aux membres du "commando Erignac" en prison. "Ce que demandent les Corses depuis des années et aussi l'ensemble des groupes de l'Assemblée nationale est d'appliquer la loi et de rapprocher les trois détenus du commando Erignac", a-t-il précisé. "Le drame est arrivé à la prison d'Arles et la colère a explosé."

Mais depuis des années, ces détenus avaient le statut de DPS, c'est-à-dire de "détenu particulièrement signalé", ce qui empêchait ainsi leur transfert dans une prison corse. Vendredi, Jean Castex a pris la décision de lever le statut de deux membres du commando Erignac, Alain Ferrandi et Pierre Alessandri. Une décision qui intervient "dans un esprit d’apaisement", a précisé Matignon à l'AFP.