Conflit de la canne à sucre à La Réunion : les députés interpellent le gouvernement

Ericka Bareigts (PS), ex-ministre des Outre-mer, fait partie des signataires de tous bords politiques
Ericka Bareigts (PS), ex-ministre des Outre-mer, fait partie des signataires de tous bords politiques © AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Les sept députés estiment que le climat de tension actuel "risque de porter préjudice à l'ensemble de la filière et aux 18.000 emplois qu'elle représente".

Les sept députés de La Réunion ont interpellé le gouvernement sur le conflit qui oppose depuis plus d'un mois les planteurs de cannes et les industriels de la filière canne-sucre-énergie dans l'île, dans un courrier commun diffusé mercredi.

Des blocages qui impactent l'économie de l'île. Un conflit oppose depuis la mi-mai les planteurs de cannes à sucre au groupe Tereos sur le prix de la tonne de cannes. Il s'est enlisé ces derniers jours, et plusieurs blocages de routes par les planteurs ont perturbé la circulation et impacté l'économie de l'île. Dans ce courrier, adressé au ministre de l'Agriculture Stéphane Travert, les sept députés, de sensibilité politique différente, demandent à le rencontrer. Il s'agit d'Ericka Bareigts (PS), Huguette Bello (PC), Nadia Ramassamy (LR), Thierry Robert (MoDem), Nathalie Bassire (LR), David Lorion (LR), et Jean-Hugues Ratenon (DVG).

En cause, une revalorisation du prix de la tonne. Les députés, dont l'ex-ministre des Outre-mer Ericka Bareigts, soulignent que les planteurs, "se référant à une évaluation précise et actualisée de leur coût de production, ont démontré la nécessité de revaloriser ce prix à hauteur de 45 euros", et rappellent que le prix de référence, "fixé actuellement à 39,09 euros par tonne de canne, n'a pas été revalorisé depuis plus de 20 ans".

Une négociation nécessaire avant octobre 2017. Le courrier, également adressé à la ministre des Outre-mer Annick Girardin, ajoute que "l'avenir de la filière canne-sucre-énergie dépend non seulement d'une mise en valeur plus systématique des produits de la canne, mais aussi une juste répartition des revenus qui en découleront". Alors que la campagne sucrière doit bientôt démarrer, les élus soulignent que "l'enjeu est de finaliser la nouvelle convention canne afin que les acteurs de la filière soient en mesure de faire face" à la suppression, en octobre 2017, des quotas sucriers et des prix garantis par l'Union européenne.

Un risque de paralysie de la société réunionnaise. Ils rappellent que le gouvernement précédent a décidé d'une aide supplémentaire de 28 millions d'euros pour les industriels (Tereos) pour les campagnes sucrières 2017 à 2020, afin de ne pas pénaliser la filière. "Il est urgent que le comité paritaire de la canne et du sucre (CPCS) puisse à nouveau se réunir afin que soit relancé le processus de négociation", insistent les sept députés, estimant que le climat de tension actuel "risque de porter préjudice à l'ensemble de la filière et aux 18.000 emplois qu'elle représente", mais aussi de "paralyser l'ensemble de la société réunionnaise".