La sexualité, ce n’est pas plaire à l’autre. Elle doit être animée par notre propre désir.
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Lundi, dans "Sans rendez-vous", sur Europe 1, la psychanalyste et sexologue Catherine Blanc nous parle de la sexualité masculine.  
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La psychanalyste et sexologue Catherine Blanc aborde lundi le désir masculin dans Sans rendez-vous, l’émission Santé d’Europe 1. Elle évoque les idées reçues sur la sexualité masculine et distille quelques conseils pour mieux comprendre son partenaire.

La question de Sophie, 24 ans

"Je n’ai jamais rien lu sur la sexualité masculine et je ne sais donc pas ce qu'un homme peut désirer. Cette méconnaissance m’inhibe. Que puis-je faire ?"

La réponse de Catherine Blanc

"Il n'est pas nécessaire de lire car toute lecture rend compte de la sexualité de l’auteur. Or, tous les hommes sont différents : ils ont des émotions, des lubies ou des fantasmes différents. Ce que je trouve intéressant dans cette question, c’est l’idée qu’il faudrait absolument savoir faire ce qui plaît à l’autre. Premièrement, la sexualité, ce n’est pas plaire à l’autre. Cette préoccupation féminine est fortement ancrée et peut, en plus, culpabiliser l’homme. Je crois qu'on entre dans la sexualité animé par son propre désir, la curiosité de soi-même et du corps de l’autre.

La sexualité s’apprend en dehors de la sexualité. Elle se découvre dans notre lien au plaisir alimentaire, dans notre manière de nous mouvoir, dans le sport aussi.

Les hommes ne veulent-ils pas simplement avoir des rapports sexuels ?

C’est assez réducteur et c’est même dommage de se limiter à cela. Souvent, il s’agit d’une manière de fuir la sexualité. La plupart du temps, les hommes font des choses assez basiques. Ce qui peut être une bonne chose ! Ils se privent toutefois d’émotions fortes pour se protéger car, d'après eux, ressentir trop d'émotions, c'est être féminin. Mais quand un partenaire nous touche, nous embrasse, nous caresse, il nous montre quels sont ses désirs. Il faut être attentif aux gestes de l’autre pour comprendre ses attentes.

Pourquoi peut-on se sentir inhibé par la méconnaissance du désir de l’autre ?

À trop vouloir être aimé plutôt qu'aimer, nous devenons trop attentifs au désir de l’autre, à un désir silencieux qui reste à découvrir. Cette jeune femme croit qu’elle se construit dans l’amour de l’autre, un amour qui est assujetti à la satisfaction d’un désir qui ne rend pas compte du sien.