Ces jeunes qui aspirent à changer le monde loin des partis politiques

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Justine Hagard
L'entrepreneure et militante Flora Ghebali publie Ma génération va changer le monde aux éditions de l’Aube. Un essai dans lequel elle dresse le portrait d'une génération "du passage à l'action", qui préfère l'engagement au quotidien aux partis politiques traditionnels.
INTERVIEW

La jeune génération est-elle désabusée et désengagée, comme certains le disent ? Ce n'est pas l'avis de Flora Ghebali, une entrepreneure et militante de 27 ans, invitée d'Europe 1 ce mardi soir. La jeune femme publie cette semaine un essai, Ma génération va changer le monde, aux éditions de l’Aube. Pour elle, la jeune génération est justement "une génération du passage à l'action, qui revendique dans ses gestes quotidiens ce en quoi elle croit". Des jeunes qui agissent tous les jours "sur le terrain" pour changer les choses, en se tenant parfois à distance des syndicats et partis politiques traditionnels.

La déception vis-à-vis des partis

Celle qui a créé l'agence d'innovation sociale "Coalitions" s'appuie sur son parcours et ses déceptions personnelles. "Après mon bac, j'ai voulu aller à la fac parce que je rêvais de devenir syndicaliste, mais je suis arrivée dans un endroit qui était très éloigné de mes idéaux", raconte Flora Ghebali.

"Pareil pour les partis politiques. J'ai adhéré à un parti, le PS, dès que j'ai eu l'âge de le faire, à 15 ans. Quand je suis arrivée dans la section parisienne, on m'a dit que si je distribuais des tracts pendant 20 ans, j'allais peut-être devenir conseillère municipale", regrette-t-elle.

"Ces Français qui n'ont attendu ni les politiques, ni les subventions pour transformer les choses"

De cette expérience, Flora Ghebali retient une leçon. Elle se sent beaucoup plus efficace "par l'acte militant au quotidien, à commencer par la consommation, par la façon dont on peut être écolo au quotidien", qu'en militant. "Et je crois que c'est ça qu'il y a de commun dans notre génération", précise-t-elle. Sans nier l'importance des militants, "essentiels dans notre société" selon elle, l'entrepreneure croit "qu'il y a un militantisme qui est moins visible mais qui est dans l'action quotidienne, et qui est partagé au sein de [sa] génération".

Au militantisme porté par des partis politiques, Flora Ghebali préfère rêver de "ces Françaises et Français qui innovent, qui inventent, et qui n'ont attendu ni les politiques, ni les subventions, ni la décision municipale pour transformer les choses autour d'eux". Elle revendique ainsi "l'action individuelle de chacun" comme une force pour changer le monde.