Comment Emeis (ex-Orpea) compte tourner la page des scandales ? La réponse du directeur général Laurent Guillot

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Romain Rouillard / Crédit photo : JULIEN DE ROSA / AFP

Invité d'Europe 1 soir ce mercredi, Laurent Guillot, directeur général d'Emeis (ex-Orpea) a évoqué les stratégies menées au sein du groupe de maisons de retraite et de cliniques privées, éclaboussé par divers scandales. Pour sortir de l'ornière, il mise notamment sur une amélioration des conditions de travail des collaborateurs.

Le livre avait eu l'effet d'un missile. En janvier 2022, le journaliste Victor Castanet publie Les Fossoyeurs, une enquête dénonçant les maltraitances subies par les résidents au sein des maisons de retraite Orpea. L'ouvrage évoquait également un usage abusif des fonds publics et des manquements dans la gestion de ses personnels. 

Un peu plus de deux ans plus tard, Orpea a donc changé de nom pour devenir Emeis . "La marque d'une transformation que l'on a réalisée depuis deux ans", indique Laurent Guillot au micro d'Hélène Zelany dans Europe 1 soir. Alors que le groupe lui-même, ainsi que plusieurs anciens dirigeants, ont été traduits en justice, le directeur général d'Emeis a expliqué la stratégie menée au sein de l'entreprise afin de tourner la page des scandales. 

Améliorer le bien-être des salariés

Concrètement, Laurent Guillot a souhaité mettre l'accent sur les conditions de travail des salariés. Fin janvier 2022, dans la foulée de la parution du livre-enquête, des salariés d'un Ehpad Orpea, près de Marseille, s'étaient mis en grève pour dénoncer une "maltraitance institutionnelle" provoquée par des manques de moyens criants. "Je ne crois pas que l'on puisse prendre soin de quelqu'un si quelqu'un ne prend pas soin de nous", dit aujourd'hui Laurent Guillot.

Tout en concédant que l'entreprise "avait des lacunes dans ce domaine", le dirigeant évoque, pêle-mêle, "des revalorisations salariales, une amélioration très importante des conditions de santé et de sécurité au travail". Rappelant au passage que "les métiers du soin sont les plus accidentogènes, deux fois plus que le BTP". Laurent Guillot souligne par ailleurs "des projets de formation" à destination des collaborateurs. Ce changement de nom s'inscrit également dans cette stratégie et doit "redonner à nos équipes la fierté de leur travail".

Le groupe a aussi pris des mesures en faveur du bien-être des résidents, en augmentant notamment le "taux d'encadrement". "Pour 1 résident, on a entre 0,75 et 0,80 personnel. C'est plus que la moyenne du secteur", affirme-t-il. Néanmoins, le dirigeant garde un œil sur les finances d'Emeis. "Sans équilibre financier, on ne peut pas réinvestir, on ne peut pas embaucher de personnels et on ne peut pas mener d'actions d'innovations qui sont nécessaires". Dans le cadre de la procédure qui doit aider le groupe à retrouver l'équilibre financier, Emeis avait été placé, en décembre dernier, sous le contrôle de la Caisse des dépôts