Collision de Millas : la conductrice "est coupable" mais "pas la seule fautive", selon une mère de victime

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Nathalie Chevance avec G.D. , modifié à
Stéphanie Mathieu, mère d'une victime de l'accident de Millas, s'est exprimée pour la première fois depuis le drame. "J’ai de la colère", confie-t-elle.
TÉMOIGNAGE

Stéphanie Mathieu a perdu sa fille Ophélia, 13 ans, dans la collision de Millas entre un TER et un car scolaire. "Ça ne va pas du tout. Je craque tous les jours. Aux dernières nouvelles, c'est bien la conductrice qui est fautive", confie-t-elle au micro d'Europe 1. Elle a rendez-vous jeudi à Marseille pour rencontrer la juge qui instruit le dossier.

Un traitement qui provoque "des absences". La conductrice du bus prenait des somnifères et des anxiolytiques, mais Stéphanie a découvert en lisant les toutes dernières expertises, que cela durait depuis plus de huit ans : "Elle est sous un traitement qui est très, très fort, qu'elle prend depuis 2009. Je suis dans le médical, (...) ce traitement ne doit pas être pris sur plusieurs années, ce n'est pas possible." Dans les effets indésirables du traitement en question, "il y a des absences, des grosses absences". C'est "ce qui a dû arriver sur les lieux du drame", estime Stéphanie Mathieu.

"J'ai de la colère." La conductrice "est coupable d'avoir tué nos enfants", lâche-t-elle, avant de préciser qu'elle n'est "pas la seule fautive" : "Son médecin lui donnait les ordonnances. Il savait très bien qu'elle conduisait des enfants. La médecine du travail était au courant, son employeur aussi." "J'ai de la colère", explique-t-elle enfin. Le procureur de Marseille n'a toujours pas établi de lien entre les médicaments pris par la conductrice et l'accident.

"Aucune indication qu'elle ne pouvait pas conduire un bus". Egalement sur Europe 1, Me Codognès, l'avocat de la conductrice, reconnaît que sa cliente "prenait un produit pour l'aider à s'endormir, comme 14 millions de Français". "Il n'y avait aucune indication précisant qu'elle ne pouvait pas conduire un bus", argumente-t-il. Avant d’asséner, "Je pense que ce sont d'anciennes informations recyclées pour les besoins d'une communication qui m'apparaît contraire aux intérêts que nous recherchons, à savoir l'établissement de la vérité".