Climat : vives réactions après le rapport choc du Giec

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Le rapport des experts de l'ONU sur le climat (Giec), publié ce lundi, témoigne de "l'extrême urgence d'agir maintenant" (Illustration). © LOIC VENANCE / AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à
A moins de trois mois de la conférence climat COP26 à Glasgow, le constat choc des experts climat de l'ONU (Giec) publié lundi, sonne comme un branle-bas de combat. Le réchauffement de la planète pourrait atteindre le seuil de +1,5°C autour de 2030, dix ans plus tôt qu'estimé, menaçant de nouveaux désastres "sans précédent".

Le premier rapport d'évaluation des experts de l'ONU sur le climat (Giec) depuis sept ans, adopté vendredi par 195 pays, affirme que l'humanité est "indiscutablement" responsable des dérèglements climatiques et n'a d'autre choix que de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, si elle veut en limiter les dégâts.

Ce dernier témoigne en effet de "l'extrême urgence d'agir maintenant", a réagi le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, estimant qu'il "n'était pas trop tard pour endiguer la tendance" au réchauffement planétaire. "Ce n'est pas trop tard pour endiguer la tendance et empêcher un engrenage incontrôlable du changement climatique, à condition d'agir résolument maintenant et tous ensemble", a insisté sur Twitter le Néerlandais, en charge du Pacte vert européen, rappelant que la COP26 de novembre "devait être le moment où le monde dit 'c'est assez!'"

Un "avertissement sévère" selon le Royaume-Uni

Le Royaume-Uni, hôte en novembre de la conférence sur le climat COP26, a estimé de son côté ce lundi que le rapport des experts de l'ONU (Giec) constituait un "avertissement sévère" sur l'impact de l'activité humaine sur la planète et un appel à l'action.

Ce constat choc constitue un "avertissement sévère de la part des scientifiques du monde entier", a estimé le gouvernement britannique dans un communiqué, s'inquiétant du "rythme alarmant" auquel "l'activité humaine endommage la planète". "J'espère que le rapport du Giec (...) constituera un signal d'alarme pour que le monde prenne des mesures dès maintenant, avant que nous nous retrouvions à Glasgow en novembre pour le sommet crucial de la COP26",  a déclaré le Premier ministre Boris Johnson, cité dans le communiqué.

Selon le dirigeant conservateur, "la prochaine décennie sera déterminante pour l'avenir de notre planète". "Nous savons ce qu'il faut faire pour limiter le réchauffement de la planète : reléguer aux oubliettes le charbon et passer à des sources d'énergie renouvelables, protéger la nature et financer le climat", a-t-il ajouté.

Le "temps presse" pour Berlin

Le "temps presse" pour "sauver la planète" face à la menace du réchauffement climatique, a alerté de son côté le gouvernement allemand, après la publication d'un nouveau rapport des experts de l'ONU sur le climat s'alarmant de l'accélération du phénomène. "Le rapport du GIEC présenté aujourd'hui nous rappelle une fois de plus que le temps presse pour sauver la planète telle que nous la connaissons", a affirmé la ministre de l'Environnement Svenja Schulze, citée dans un communiqué.

"Ils nous appartient à tous de faire des années 2020 une décennie dédiée à la protection du climat", a-t-elle ajouté, appelant à maintenir le réchauffement climatique à "1,5°C", l'objectif de l'accord de Paris, signé en 2015. La ministre a concédé que "nous ne pourrons pas éviter de nombreux impacts du changement climatique", alors que le rapport point déjà du doigt des conséquences irréversibles du phénomène. "Nous l'avons déjà vécu en Allemagne", a-t-elle ajouté, faisant référence aux inondations meurtrières qui ont frappé le pays en juillet, faisant au moins 190 morts.

Un "défi immense" pour Paris

Réduire les émissions de gaz à effet de serre est un "défi immense" qui implique de sortir "en une décennie d’une civilisation fondée sur les énergies fossiles", a enfin réagi ce lundi la ministre française de la Transition écologique après la publication du rapport du Giec. Face à la menace du réchauffement, "la ligne est claire : appliquer pleinement et partout l’Accord de Paris. A la fois pour réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre et nous adapter à des évènements climatiques de plus en plus extrêmes", a déclaré Barbara Pompili dans un communiqué. "Le défi est immense car il implique de sortir en une décennie d’une civilisation fondée sur les énergies fossiles depuis plusieurs siècles", a-t-elle ajouté, qualifiant les travaux des experts de l'ONU de "pierre angulaire scientifique sur laquelle fonder nos politiques climatiques". 

Gauche et écologistes ont également appelé à agir radicalement contre le changement climatique après le nouveau rapport inquiétant des experts de l'ONU sur le climat (Giec). Le secrétaire national d'EELV Julien Bayou a souligné que "chaque dixième de degré compte" pour tenter de ralentir le changement climatique, notant au passage qu'"un gouvernement qui n'agit pas pour la neutralité carbone est disqualifié". "Il ne faut plus influencer les décideurs mais les remplacer", en a-t-il conclu.