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Nathalie Chevance, édité par Romain David , modifié à
Pour la femme de Claude Chossat, interrogée par Europe 1, la condamnation de ce dernier invite au silence tous ceux qui souhaiteraient collaborer avec la justice dans la lutte contre la mafia en Corse.

"Repenti" autoproclamé de la bande criminelle corse de la Brise de Mer, Claude Chossat a été condamné vendredi à huit ans de prison par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône, pour complicité dans l'assassinat en 2008 de Richard Casanova, un des barons de ce gang. 

Si le repentir de l’accusé n’a jamais été officiellement reconnu, sa collaboration avec la justice lui a tout de même valu une certaine clémence de la part des jurés. Après neuf jours de procès et cinq heures et demi de délibéré, ces derniers ont décidé de ne pas le considérer comme l'auteur du meurtre. Pour la sœur de Richard Casanova, cette condamnation est importante, même si elle l’estime trop légère. "Cela fait onze ans que j’attends, que je me bats. C’est insuffisant, mais je suis contente que la justice l’ait reconnu coupable. Il va aller en prison, on l’a vu menotté. C’est important", a-t-elle déclaré à Europe 1.

"Qui va aller parler avec ce qui vient d’être fait à Chossat ?"

Mais pour Sandrine, l’épouse de Claude Chossat, cette décision de justice envoie un mauvais signal à tous ceux qui voudraient briser l’omerta en Corse. "Avec un verdict comme celui-là, les Corses ne parleront plus jamais", lâche-telle, également auprès d’Europe 1. "Le peuple corse, soi-disant, se soulève pour dire 'non' à la mafia, est prêt à parler, mais qui va aller parler avec ce qui vient d’être fait à Chossat ?", interroge-t-elle. "En attendant, je pense que la mafia et la terreur vont continuer à régner en Corse."

Claude Chossat, 42 ans, a été placé à l’isolement. Cet ancien homme à tout faire de Francis Mariani, autre parrain du gang de la Brise de Mer, dit désormais craindre pour sa vie et celle de sa famille.