Cinq conseils pour limiter le gaspillage alimentaire chez vous

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Romain David , modifié à
Invité vendredi de Wendy Bouchard sur Europe 1, Christophe Kilian, spécialiste de la lutte contre le gaspillage, a donné cinq conseils pour développer des réflexes simples pour jeter le moins de nourriture possible au quotidien.
LE TOUR DE LA QUESTION

Ce sont des chiffres qui font pâlir. Dix millions de tonnes de denrées alimentaires finissent à la poubelle chaque année en France, et parmi lesquelles deux millions seraient encore consommables, selon les chiffres de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie. À l'échelle d’une semaine, c'est l'équivalent, pour chaque Français, d'un repas sain jeté aux ordures.

Nous vous avons demandés sur la page Facebook d'Europe 1 si vous vous sentiez concerné par le gaspillage alimentaire. Sur 1.600 votes à 7h30 vendredi, vous étiez 60% à avoir répondu "oui". "On ne gaspille pas par plaisir, plutôt par négligence, ça m'arrive hélas", concède notamment un internaute dans un commentaire. Pour limiter les pertes, des initiatives peuvent être prises à toutes les échelles, et notamment à celle du simple particulier. Invité vendredi de Wendy Boucard dans Le Tour de la question sur Europe 1, Christophe Kilian, fondateur de la plateforme 16 Octobre qui répertorie région par région toutes les initiatives anti-gaspillage, livre cinq bons réflexes à développer au quotidien, dans sa cuisine, pour en jeter le moins possible.

1 - Apprendre à y voir clair dans les dates de péremption

"À consommer de préférence avant" ou "à consommer jusqu'au" ? Il est parfois difficile de comprendre l'étiquetage de certains produits. Et pourtant, en maîtriser les subtilités vous évitera de jeter, par exemple, une boîte de haricots qui est encore tout à fait mangeable. "Les DLC, les dates limites de consommation (le "à consommer jusqu'au", ndlr) sont sur les produits frais, c'est-à-dire les viandes, les poissons et certains laitages que l'on ne peut pas consommer après cette date", rappelle Christopher Kilian.

À l'inverse, les DDM, c'est-à-dire les dates de durabilité minimale, correspondent au best before anglais, soit le "à consommer de préférence avant". "Ce sont des produits secs et des conserves, que l'on peut encore consommer après. Pour le chocolat, par exemple, il n'y a pas de problèmes sanitaires", explique notre spécialiste.

>> De 9h à 11h, on fait le tour de la question avec Wendy Bouchard. Retrouvez le replay de l'émission ici

2 - Préparer un repas anti-gaspillage une fois par semaine 

À présent que vous savez ce qui, dans votre cuisine, risque de se périmer rapidement et ce qui, au contraire, va pouvoir rester encore un peu plus longtemps dans vos placards, pensez, une fois par semaine, à composer un repas "anti-gaspillage" à partir des aliments qui ne passeront pas le week-end.

"Typiquement, une famille de quatre personnes - deux parents et deux enfants - fait ses courses le samedi. Si on a une sortie de prévue le vendredi soir, chez des parents ou des amis, on planifie son repas anti-gaspillage le jeudi", conseille Christopher Kilian. Faire place nette de cette manière vous permettra également de repartir sur de bonnes bases au moment d'aller remplir votre filet à provision.

3 - Passer votre cuisine au peigne fin avant de faire vos courses

Le samedi est arrivé. Avant de remplir à ras-bord votre caddie, on ne saurait trop vous recommander de faire un check-up complet de vos armoires et de votre frigo. Surtout, procédez plutôt par élimination : avoir en tête les produits que vous avez déjà plutôt que ceux qui vous manquent vous évitera de faire des doublons, et, donc, de risquer un surplus dont une partie pourrait finir à la poubelle.

"L'idée, c'est de savoir ce qu'il y a dans notre frigo. On a tous des smartphones, on prend des photos et, au moment de faire les courses, on n'a plus qu'à regarder notre téléphone pour acheter en bonne intelligence", glisse le fondateur de la plateforme 16 Octobre.

4 - Quand vous le pouvez, privilégiez l'achat en vrac

Vous n'avez pas pu les rater. Les distributeurs en libre-service de céréales, de pâtes, de riz et autres féculents se multiplient dans les grandes et moyennes surfaces. Ils vous permettent de mieux calibrer vos achats et d'ajuster les quantités en fonctions des besoins de votre petite famille. Pensez aussi aux maraîchers pour les légumes, plutôt que les filets et les sachets déjà conditionnés. "Le marché du coin, c'est du vrac. Il suffit d'avoir un sac", rappelle Christopher Kilian.

5 - N'oubliez pas les banques alimentaires, parfois juste en bas de chez vous

Malgré toutes nos recommandations, vous êtes sur le point de passer le week-end à la campagne, et il reste dans votre frigo un pack de yaourt à la fraise qui n'a plus que 24 heures avant de dépasser sa DLC ? Plutôt que de risquer l'indigestion en vous enfilant tout de go 720 grammes de laitages, on vous rappelle que de nombreuses associations d'aide aux plus démunis acceptent les dons en nature, à l'image des Restos du Cœur.

Et si cette démarche vous semble inutile face à l'imminence de la date de péremption, sachez que des circuits-courts existent, comme le principe des frigos solidaires. Il permet à certains commerces, à l'initiative de plusieurs associations, d'acquérir un frigo en libre-service avec pignon sur rue. Les commerçants, mais aussi les riverains, peuvent y déposer des denrées non consommées que des personnes dans le besoin – retraités, familles nombreuses, étudiants, sans-abris – pourront retirer en quelques heures. Renseignez-vous, il y a peut-être un frigo solidaire à deux pas de chez vous !