Chat écrasé par un TGV : pas de procès devant un tribunal correctionnel pour la SNCF

La SNCF n'ira pas jusqu'au tribunal correctionnel dans l'affaire du chat écrasé le 2 janvier dernier.
La SNCF n'ira pas jusqu'au tribunal correctionnel dans l'affaire du chat écrasé le 2 janvier dernier. © Nicolas Guyonnet / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP / Crédit photo : Nicolas Guyonnet / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Le 2 janvier dernier, le chat Neko avait été écrasé par un TGV à la gare Montparnasse. Le tribunal de police de Paris a pris sa décision ce lundi 19 juin : il n'y aura pas de procès en correctionnelle pour la SNCF. La compagnie risque une amende de 3e classe, soit 450 euros. L'accident avait provoqué beaucoup d'émotions dans l'Hexagone. 

Il n'y aura pas de procès devant un tribunal correctionnel pour établir dans quelles circonstances est mort le chat Neko, écrasé par un TGV à la gare Montparnasse à Paris le 2 janvier, a tranché lundi le tribunal de police de Paris. La SNCF est poursuivie pour "atteinte involontaire à la vie ou à l'intégrité d'un animal domestique" mais les avocats des parties civiles, représentants plusieurs associations de défense des animaux dont "30 millions d'amis", souhaitaient que l'affaire soit jugée devant le tribunal correctionnel pour "sévices graves et actes de cruauté ayant entraîné la mort d'un animal".

 

Le parquet requiert la relaxe de la SNCF

Le parquet a requis ce lundi la relaxe de la SNCF dans l'affaire du chat écrasé par un TGV en gare de Montparnasse, jugée devant le tribunal de police de Paris, qui rendra sa décision le 4 juillet. Il y a "une part de fatalité" dans la mort du chat Neko, a affirmé le procureur, en soulignant qu'il n'y avait pas eu de "manque d'humanité" de la compagnie ferroviaire. "Peut-être aurait-il fallu un surplus d'humanité", a-t-il concédé.

 

L'indignation après l'accident

Si la responsabilité de la SNCF est établie dans la mort de Neko devant le tribunal de police, la compagnie risque une amende de 3e classe, soit 450 euros. Devant le tribunal correctionnel, la SNCF encourait jusqu'à six mois de prison et 7.500 euros d'amende. Le 2 janvier dernier, Neko, avec un titre de transport en règle, avait échappé à l'attention de sa maîtresse qui s'apprêtait à quitter Paris pour Bordeaux avec sa fille de 15 ans. L'animal s'était réfugié sous le train à quelques minutes du départ.

Malgré les demandes des propriétaires du chat pour retarder le départ, le train était parti en écrasant le félin qui, selon la compagnie ferroviaire, n'était "pas visible" jusqu'au départ du convoi. L'affaire avait ému l'opinion. "Vous n'avez pas honte ?", avait ainsi demandé à la SNCF la Fondation Brigitte Bardot. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, questionné sur le sujet quelques jours après les faits, s'était dit "particulièrement choqué".

Un "acte inadmissible"

Au lendemain de la mort du chat, une pétition avait été lancée pour demander à la SNCF "l'instauration de procédures adaptées en vue de sauvegarder l'intégrité et la vie d'un animal se retrouvant dans la même posture que Neko". "Comment peut-on considérer que c'est un acte involontaire ? La SNCF a analysé les faits, entendu des gens et pris la décision de faire démarrer le train", s'est indigné à la barre Me Xavier Bacquet, avocat de 30 millions d'amis.

Il a dénoncé un "acte inadmissible". Alors que des "gros" animaux sur une voie peuvent bloquer "pendant des heures" un convoi, "rien n'est fait pour les animaux domestiques", a-t-il déploré. "On arrête un train pour un bagage abandonné mais pas pour un animal", a-t-il insisté. 

L'avocat de la SNCF, Me Philippe Sarda, a dénoncé quant à lui "une instrumentalisation" de cette affaire par les associations. "Rien ne permet d'affirmer que le chat a été vu avant le départ du train", a-t-il dit. "Tout le monde reconnaît que celui qui a fait rouler le train ne savait pas" qu'un chat se trouvait sous son convoi, "c'est gênant pour un acte volontaire", a-t-il ironisé. Les deux propriétaires du chat, souffrantes, étaient absentes à l'audience.

Par la voix de leur avocat, elles ont dénoncé "le manque d'empathie" de la SNCF qui, selon elles, n'a jamais répondu à leurs courriers.