De nombreux citadins sont venus s'installer à la campagne sans parfois mesurer ce que cela signifiait (Photo d'illustration). 1:37
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Arthur Pereira, édité par Laura Laplaud
Le son du clocher, le chant du coq ou encore le vrombissement des tracteurs... Ces bruits, qui font le charme des zones rurales, dérangent les néo-ruraux, ceux qui habitaient dans les villes et qui sont venus chercher la tranquillité de la campagne. Pour éviter la discorde, certaines communes anticipent, comme à Noyen-sur-Sarthe, située entre le Mans et Angers.

C'est peut-être votre rêve : partir vivre à la campagne avec ses bruits et ses odeurs. Le chant du coq, le bruit des vaches est une évidence qui surprend pourtant encore les nouveaux habitants venus des villes. Le maire de Noyen-sur-Sarthe, située dans le département de la Sarthe, a même reçu plusieurs plaintes.

Une pétition lancée contre la mairie

Dans les ruelles ensoleillées, l'odeur des champs qui entoure le village parfume les pierres des habitations. À l'heure de la pause déjeuner, les habitants défilent à la boulangerie, tous étonnés que les nouveaux arrivants se plaignent des bruits de la campagne. "On s'y attend quand on vient vivre en campagne, qu'il y a des odeurs, des bruits, le clocher de l'église, des choses du genre", témoigne une habitante au micro d'Europe 1. "On se doute bien qu'il va y avoir les coqs qui chantent. Ça reste logique quand ça fait partie de la campagne", avance une autre.

Pourtant, sur le bureau de Jean-Louis Cousin, le maire de la ville, des dizaines d'affiches de prévention attendent d'être collées sur lesquelles nous pouvons lire "Le clocher rythme la vie du village". "Si vous appréciez tout ça, vous êtes les bienvenus, en cas d'allergie, bonne route", lance-t-il.

Une pétition a même été lancée contre la mairie. "Par rapport au coq, aux animaux, aux odeurs", précise le maire de Noyen-sur-Sarthe.

"Je suis plus embêtée par le trafic des camions que quand j'étais en centre-ville"

Mais la campagne, ce n'est pas que le chant du coq, dénonce Marie. Elle habite une petite maison au bord de la départementale. Arrivée il y a tout juste un an, l'ancienne habitante du Mans n'en peut plus. "À partir de 5 heures, 6 heures du matin, on a des camions jusqu'à 21 heures qui passent. Aujourd'hui, je suis à la campagne, je suis plus embêtée par le trafic des camions que quand j'étais en centre-ville", s'exclame-t-elle. Malgré 12.000 euros d'investissements dans des fenêtres double vitrage, le bruit persiste. Un bruit qui pourrait l'amener à déménager dans les prochaines années si rien ne change.