Ces médecins qui refusent des patients pauvres

© PHILIPPE HUGUEN / AFP
  • Copié
Aude Vernuccio et A.D
Une douzaine de médecins et dentistes refusaient de recevoir des patients précaires, notamment ceux bénéficiant de la CMU. Ils devraient être sanctionnés par l'Ordre national des médecins.

Ils refusaient des patients précaires, notamment ceux qui ont la couverture maladie universelle (CMU). Une douzaines de professionnels de santé, médecins et dentistes, sont ainsi dans le collimateur du Conseil de l'Ordre qui a annoncé une prochaine saisine des chambres disciplinaires. 

Illégal. C'est le défenseur des droits qui a sommé le Conseil de l'Ordre d'agir. Des associations s'alarment pourtant depuis des années. Elles rappellent que refuser de soigner un patient pris en charge à 100% est totalement illégal. Mais les médecins en question n'hésitaient pas à refouler ces Français en difficulté ou bien des réfugiés en attente de papiers, qui ont le droit à une aide médicale d'Etat.

Prétextes. Les douze médecins ont été repérés sur Doctolib, un site de prise de rendez-vous médical sur internet, sur lequel était affiché en gros sur l'écran : "pas de CMU acceptée". Pour se justifier, ces médecins prétextaient que le lecteur de carte vitale ne fonctionnait pas, par exemple, ou qu'ils n'avaient pas un seul créneau disponible dans les deux mois suivants. 

Sanctions annoncées. Jean-Paul Ortiz, le patron des syndicats médicaux français, ne condamne qu'à moitié : "Beaucoup prennent un rendez-vous chez leur médecin et ne viennent pas. Ce sont des populations défavorisées qui n'ont pas ces attitudes de bonne organisation dans leur vie quotidienne ou qui n'ont pas ces réflexes-là." Quand bien même, répond Jacques Toubon, le défenseur des droits, c'est interdit. L'ordre des médecins sous pression, promet pour la première fois, des sanctions dès qu'il aura le nom de ces médecins.