À Bordeaux, les soignants manifestent et réclament des moyens supplémentaires. 2:17
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Stéphane Place (à Bordeaux), édité par Laura Laplaud
C'est une nouvelle journée de grève pour les soignants. Les blouses blanches défilent dans les rues de plusieurs villes, à l'appel de neuf syndicats et collectifs de soignants, pour réclamer des moyens supplémentaires, une hausse des effectifs et des salaires. À Bordeaux, ils sont déjà réunis place de la République.

Sous effectif, faible rémunération, gardes interminables : depuis plusieurs mois, les médias décrivent le mal-être des soignants. Ces derniers se mobilisent une nouvelle fois, ce mardi, pour alerter sur la situation catastrophique de l'hôpital public. Des manifestations sont prévues dans une cinquantaine de villes, à l'appel de neuf syndicats et collectifs de soignants. À Bordeaux, les blouses blanches sont dans la rue.

"Nous n'arrivons plus à fidéliser nos soignants"

À Bordeaux, environ 200 personnes sont réunies dans le centre de la ville, place de la République. Les manifestants craignent de voir l'hôpital craquer d'ici peu. Des soignants sont arrivés du CHU voisin et ont collé des pansements revendicatifs sur leur poitrine ou des autocollants sur lesquels on peut lire leur colère, dans leur dos.

"Notre quotidien, c'est de dire à la personne qui veut prendre ses congés 'non, on ne va pas pouvoir, il va falloir décaler', et tout ça crée évidemment un sentiment de frustration et d'insatisfaction", raconte Frédéric, cadre de santé à l'hôpital Pellegrin. "On voit de plus en plus de départs, nous n'arrivons plus à être attractifs, à fidéliser nos soignants", regrette-t-il au micro d'Europe 1.

Vague d'absentéisme

Les hôpitaux font aussi face à une importante vague d'absentéisme des soignants. "C'est d'abord la première chose avant que les gens partent, ils s'arrêtent parce qu'ils n'en peuvent plus", lance-t-il.

Au CHU de Bordeaux, il faut désormais appeler le 15 avant d'être admis aux urgences. Un filtrage qui, à l'approche des vacances, inquiète beaucoup Farid Bazouges, aide soignant et délégué CGT. "Ce n'est absolument pas du catastrophisme. Cet été, les soignants ont droit à leurs congés, donc ils vont prendre leurs congés. Il y aura moins de personnel alors qu'on est une région touristique", s'exclame-t-il.

Un rassemblement est également prévu à Paris devant le ministère de la Santé dans l'après-midi.