Carburant : la grève suspendue dans deux autres sites de TotalEnergies, selon la CGT

Deux autres sites pétroliers de TotalEnergies annoncent suspendre la grève. (Illustration)
Deux autres sites pétroliers de TotalEnergies annoncent suspendre la grève. (Illustration) © FRANCOIS LO PRESTI / AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à
Après la raffinerie de Donges en Loire-Atlantique, deux autres sites pétroliers de TotalEnergies, annonce suspendre leur mobilisation pour les salaires. Dans le même temps, deux autres sites du pétrolier ont décidé de reconduire le mouvement. 

La mobilisation des grévistes des sites pétroliers de TotalEnergies a nettement reflué mercredi avec la levée de la grève dans trois sites, quand deux autres ont décidé de poursuivre leur bras de fer avec la direction, le gouvernement martelant de son côté que la situation "continue à s'améliorer" sur le front des carburants avant les vacances.

Les salariés grévistes du site "Flandres" à Mardyck (Nord), près de Dunkerque (raffinerie et dépôt), et de La Mède dans les Bouches-du-Rhône (bioraffinerie et dépôt), ont "suspendu" leur mouvement mercredi soir, au moment où les équipes de nuit devaient prendre leur quart, a appris l'AFP auprès d'Eric Sellini, coordinateur national de la CGT pour TotalEnergies. Trois semaines après le début de la mobilisation pour les salaires, la fin de la grève avait été votée plus tôt dans la journée à la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique).

Le mouvement continue à Gonfreville et Feyzin

Le mouvement a en revanche été reconduit à Gonfreville en Seine-Maritime (raffinerie et dépôt) et au dépôt de Feyzin (Rhône), a indiqué Eric Sellini. Confronté depuis des jours aux files d'attente d'automobilistes exaspérés devant des stations-service vides, le gouvernement s'était voulu rassurant dans la journée. "La situation continue à s'améliorer nettement" sur le front de l'approvisionnement en carburant, avait souligné la Première ministre Elisabeth Borne.

"Je sais que la situation est encore difficile pour beaucoup de nos compatriotes, mais la dynamique est là et je veux une nouvelle fois appeler les salariés grévistes à reprendre le travail", avait-elle ajouté.

Mercredi à 13H00, 20,3% des stations-service connaissaient des difficultés d'approvisionnement sur au moins un carburant (contre 24,8% mardi), avec des situations encore tendues en Bourgogne-Franche-Comté (33,1%), Ile-de-France (30,5%) et Auvergne-Rhône-Alpes (29,4%), selon les chiffres du ministère de la Transition énergétique.

Le groupe Vinci Autoroutes a annoncé qu'au moins 90% des stations-service de son réseau étaient en mesure de fournir du carburant: "La continuité de service sur les 181 aires de services du réseau Vinci Autoroutes est assurée à 90% en moyenne en ce qui concerne l'essence sans plomb, et à 92% en moyenne s'agissant du gasoil."

"Pas là pour handicaper le citoyen"

Pressé d'accélérer les livraisons dans les stations à quelques jours des premiers départs en vacances, le gouvernement a réquisitionné des salariés sur le site de Feyzin mercredi, de façon à soulager les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté. "Le déblocage du dépôt de Feyzin permet des améliorations sensibles", a assuré la Première ministre. Un total de 20 personnes étaient concernées par ces réquisitions pour la journée de mercredi, selon la préfecture.

D'après le délégué syndical CGT du site, Pedro Afonso, 195 camions sont sortis du dépôt dans la journée (la raffinerie étant à l'arrêt pour raison technique). Sur place, "les salariés grévistes ne lèveront pas la grève tant qu'ils n'auront rien de concret sur la table", a déclaré M. Afonso à l'issue d'une réunion avec la direction locale, estimant que la position de cette dernière évoluera "dans les prochains jours si et seulement si la grève continue".

"Les grévistes ne sont pas là pour handicaper le citoyen ni l'usager (...) mais (...) pour essayer d'obtenir des revendications légitimes pour les salariés", a ajouté le délégué syndical de Feyzin. La CGT a affirmé à l'AFP avoir proposé mercredi matin un "protocole de sortie de fin de conflit" à la direction du groupe, refusé par cette dernière.

Des négociations "terminées"

Cet protocole prévoyait "des négociations sur l'emploi et les investissements", "des négociations locales sur les problématiques spécifiques remontées par les grévistes" ainsi que des "garanties sur l'absence de répression vis-à-vis des grévistes", selon Eric Sellini. De son côté, TotalEnergies a rappelé qu'un accord avait été conclu vendredi avec les deux syndicats majoritaires du groupe, la CFE-CGC et la CFDT. Un texte que la CGT n'a pas signé.

"Les négociations sont donc terminées", a déclaré le groupe à l'AFP. L'accord prévoit une hausse générale de 5% des salaires, assortie de hausses individuelles et d'une prime exceptionnelle comprise entre 3.000 et 6.000 euros. La CGT réclamait une augmentation des salaires de 10% pour compenser l'inflation et profiter des revenus exceptionnels engrangés par le groupe.