"Ça peut très bien nous arriver" : des milliers de personnes manifestent contre les violences homophobes à Paris

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Les agressions à caractère homophobes n'augmentent pas dans les chiffres, mais les victimes s'expriment plus. © FRANCOIS GUILLOT / AFP
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Pauline Jacot, édité par , modifié à
Les associations demandent à l'État d'agir vite, notamment auprès de la police pour qu'elle soit plus efficace, plus sévère avec les agresseurs et mieux formée à recevoir les plaintes des victimes.
REPORTAGE

Environ 3.000 personnes ont manifesté dimanche, à Paris, à l'appel d'une quarantaine d'associations, pour mobiliser contre la recrudescence d'actes homophobes ces derniers temps. Ces dernières semaines, plusieurs homosexuels ont été victimes d'agressions. La semaine dernière encore, un couple a été pris à partie dans la rue alors qu'ils s'embrassaient, dans le 19ème arrondissement de Paris, et un autre a été agressé dans le 12e arrondissement, à l'arrière d'un VTC

"Ça peut très bien nous arriver à n'importe quel comment". Sous une bannière où il est écrit "STOP aux violences homophobes", Rémi, comme beaucoup d'autres présents dimanche après-midi place de la République, vient manifester à cause de la la vague de violences de ces dernières semaines contre des personnes homosexuelles dans Paris. Un climat délétère qu'il ressent dans les rues de la capitale. "Vous voyez les victimes qui postent des photos sur les réseaux sociaux avec des nez cassés, des œdèmes incroyables. Avec mon ami, quand on se promène dans la rue, on n'y pense pas en permanence mais ça peut très bien nous arriver à n'importe quel comment", s'inquiète Rémi.

À côté, Chantal est venue en famille avec sa fille, choquée par les images des agressions de ces derniers jours : "Ce n'est pas possible, en 2018, de voir encore ce genre de choses, ça me paraît incroyable. On est là pour nos amis, pour tout le monde".

Plus de témoignages. D'après la préfecture de Police, les chiffres ne montrent pourtant pas de hausse des violences homophobes. Ce sont plutôt les victimes qui parlent plus facilement, selon Christophe, membre de SOS homophobie : "Les victimes osent témoigner sur les réseaux sociaux. Mais on pense aussi que les débats à venir sur la PMA suscitent une vague de haine homophobe, comme en 2012 et 2013". Les associations demandent à l'État d'agir vite, notamment auprès de la police pour qu'elle soit plus efficace, plus sévère avec les agresseurs et mieux formée à recevoir les plaintes des victimes.