Il y aura bientôt 20 maisons de naissance en France, pour accoucher sans hospitalisation. 1:30
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édité par Séverine Mermilliod
Douze nouvelles maisons de naissance, en plus des huit préexistantes, vont être créées en France, selon le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2021 présenté mardi. Ces lieux permettent aux femmes enceintes d'accoucher sans hospitalisation. Reportage à Paris dans l'un d'entre eux.
REPORTAGE

Dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2021 (PLFSS), le gouvernement entend déployer des nouvelles maisons de naissance sur le territoire. Ce sont ces lieux d’accompagnement faiblement médicalisé et personnalisé des femmes enceintes et de leur bébé - en cas de grossesse non risquée. Il n’y a que huit maisons de naissance en France actuellement, qui ont fait l’objet d’une expérimentation pendant cinq ans. Et après une évaluation positive, le dispositif va être étendu : 12 nouvelles maisons de naissance vont être créées. Europe 1 vous fait visiter l'une de celles qui existent déjà, à Paris, collée à l’hôpital Armand-Trousseau : une maison de naissance nommée le "Calm".

Pas de table d'accouchement

"Le Calm, c’est l’acronyme de 'Comme à la maison', et ce qu’on essaye de faire dans les chambres de naissance c’est vraiment cela : qu’on s’y sente comme à la maison", présente Margaux Dassieu, membre du Calm. Dans ce lieu, tous les parents peuvent aménager leur chambre à leur goût. "Il y a une grande baignoire, un grand lit deux places, on a des tapis de sol si la maman se sent mieux pour le travail au sol...", précise-t-elle.

Ce qui dénote par rapport à une chambre d’hôpital classique, c’est qu’il n’y a pas de table d’accouchement. "On laisse la liberté aux mères de choisir la position dans laquelle elles se sentent le mieux... et ça n’est quasiment jamais allongée sur le dos", témoigne la jeune femme.

"On peut avoir un enfant en bonne santé ET un bon accouchement !"

Parmi les femmes ayant accouché au Calm, Camille, dont la première fille est née à l’hôpital. Cela ne s'était pas bien passé alors pour son deuxième bébé, elle ne voulait pas revivre cette expérience. "On passe dans des hôpitaux dans lesquels il y a énormément d’accouchements. Il faut aller vite, c’est comme ça, c’est l’industrie des bébés : on est comme des voitures qu’il faut produire à la chaîne. J’entends autour de moi, quand mes copines racontent leur accouchement, qu’il y a comme une acceptation du fait que ça ne se passe pas bien. Mais bon, ce n’est pas grave puisque le but c’est d’avoir un enfant en bonne santé. Et en fait, on peut avoir un enfant en bonne santé ET un bon accouchement !", assure-t-elle.

Car c’est bien ce que la jeune femme assure avoir eu : un accouchement "beaucoup plus respectueux", dit-elle. Camille a même pu dormir avec son conjoint et son nouveau-né dans le plus grand calme... bien loin du bruit de fond permanent d’un hôpital.