Besançon : l'anesthésiste mis en examen pour "17 empoisonnements"

L'anesthésiste de Besançon a été mis en examen pour 17 nouveaux cas d'empoisonnement.
L'anesthésiste de Besançon a été mis en examen pour 17 nouveaux cas d'empoisonnement. © AFP
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avec AFP , modifié à
L'anesthésiste Frédéric Péchier, déjà mis en examen pour sept cas d'empoisonnement, a été mis en examen pour 17 nouveaux cas, dont sept mortels. 

L'anesthésiste Frédéric Péchier été mis en examen pour 17 "empoisonnement sur personne vulnérable", qui s'ajoutent aux sept pour lesquels il avait déjà été mis en examen en 2017, a annoncé l'un de ses avocats jeudi soir.

"Ce sont 17 dossiers qui ont été retenus" portant sur des arrêts cardiaques survenus lors d'interventions chirurgicales sur des patients âgés de 4 à 80 ans dont "sept n'ont pas survécu", a détaillé le procureur de la République Etienne Manteaux en début de soirée, précisant qu'il avait requis le placement en détention du médecin. La plus jeune victime, un enfant de 4 ans, qui par chance s'en est sorti, devait se faire opérer des amygdales, une intervention chirurgicale pourtant relativement banale. Au total, 66 cas de patients avaient été recensés comme des "événements indésirables graves suspects", entre 2008 et 2016.

Un héros "habile" 

Le procureur de Besançon a décrit Frédéric Péchier comme un homme "habile", capable de "ne pas éveiller les soupçons", au point que jamais après ces empoisonnements, il n'a été envisagé au sein de la clinique qu'il puisse s'agir d'un empoisonnement volontaire. Jamais, donc, lors des analyses toxicologiques, la présence de potassium ou d'anesthésiques locaux rares n'a été recherchée. Or ce sont bien ces substances, parfois à doses létales, qui ont pu être administrées par le docteur Péchier dans des solutés de réhydratation de ces patients venus pour des opérations bénignes.

Privilégiant la thèse du "pompier pyromane", les enquêteurs le soupçonnent d'avoir ainsi sciemment modifié les poches d'injection de confrères afin de provoquer des incidents opératoires pour exercer ensuite ses talents de réanimateur. Les indices graves et concordants listés jeudi par le procureur semblent accablants, comme lorsqu'il relève que l'anesthésiste s'est absenté à un moment six mois de la clinique et aucun événement grave ne s'est alors produit. En revanche, il était bien présent dans l'établissement lors des 66 événements suspects recensés.