Benjamin des Gachons (Change.org) : " un impact très concret qui touche des millions de personnes"

Benjamin des Gachons, Change.org, Europe 1, 1280
"Parfois il suffit de 100 signatures pour déclencher une étincelle", explique Benjamin des Gachons. © Europe 1
  • Copié
G.D , modifié à
Le directeur France de Change.org assure que les pétitions signées sur la plateforme en ligne "aboutissent chaque semaine à des changements concrets".
INTERVIEW

Un simple clic peut-il avoir des effets sur le quotidien ? La réponse est oui, sans hésitation, à écouter Benjamin des Gachons, directeur France de la plateforme de pétitions en ligne Change.org. "Des dizaines (de pétitions) aboutissent chaque semaine à des changements concrets", a-t-il assuré vendredi dans l'émission Circuits courts sur Europe 1.

"Impact très concret." Et Benjamin des Gachons n'est pas à court d'exemples en la matière : "En ce moment, on parle beaucoup de ces vigies sanitaires, des ces lanceuses d'alertes, qui ont obtenu le retrait d'un médicament ou l'encadrement des ventes d'implants contraceptifs. C'est de l'impact très concret qui touche des millions de personnes."

Signer une pétition est "un premier pas vers différentes formes d'engagement" et "souvent, cette signature fait un très long chemin" qui peut amener à "des remises de pétitions en mairie, aux ministres" et aller jusqu'à des "lois qui sont votées dans l’Hémicycle". Cela explique pourquoi aujourd'hui, Change.org revendique 200 millions d'utilisateurs dans le monde, dont 10 millions en France.

100 signatures peuvent suffire "pour déclencher une étincelle". Pour qu'une pétition obtienne des résultats, il n'y a pas besoin d'un seuil minimal de signatures. "Parfois, il suffit de 100 signatures pour déclencher une étincelle", confie Benjamin des Gachons, même si dans d'autres cas, "il faudra des centaines de milliers de signatures avant que les députés réagissent".

Mais certains utilisateurs peuvent être tentés de signer une même pétition plusieurs fois afin de lui donner plus de poids. Même si "le risque zéro n'existe pas", un certain nombre de "mécanismes sont mis en place pour garantir l'intégrité de ces signatures, repérer les doublons". Et ces "mécanismes" semblent porter leurs fruits puisqu'il y a "0,01% de fraude sur les pétitions".

"Un outil ouvert à tous." A l'origine de ces mouvements citoyens, il y a "une personne qui lance une pétition qui rencontre un certain soutien". Et cette personne peut être Monsieur Tout-le-monde, votre voisin, votre collègue de bureau ou vous-même. "C'est un outil ouvert à tous. (...) Chacun, où qu'il soit, peut lancer une pétition", explique Benjamin des Gachons. Pour donner un ordre d'idée, depuis 2012, pas moins de 30.000 pétitions ont été lancées sur la plateforme en France.

"Ce sont les citoyens qui décident de ce qu'ils veulent faire de cette plateforme", précise-t-il, en expliquant que cela "varie d'un pays à l'autre" : "En France, on va retrouver les questions de santé, d'éducation, de transparence en politique, d'environnement et d'agriculture. Ce sont les thèmes qui reviennent de manière récurrente." En conclusion, Benjamin des Gachons se réjouit de constater "l’émergence d’un contre-pouvoir citoyen" : "C’est une bonne nouvelle et ça montre que ça peut marcher."