Ben considère le confinement avec positivité : "Ce n'est pas plus mal de ralentir"

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Léa Beaudufe-Hamelin , modifié à
Ben voit dans le confinement l’occasion de ralentir et de prendre le temps de faire ce qu’on ne ferait pas en temps normal. Par exemple, c’est pour lui un bon moment pour prendre des nouvelles de ses proches. Au micro de "La Libre antenne", sur Europe 1, Ben partage sa vision positive du confinement.
TÉMOIGNAGE

Ben envisage le confinement de manière positive. Il considère cette période comme une occasion de prendre le temps de faire des choses qu’on ne ferait pas en temps normal. Il le voit aussi comme une chance pour renouer avec ses proches, lui qui a profité du confinement pour crever l’abcès avec ses frères et sœurs au sujet de leurs parents disparus. Au micro de Sabine Marin, sur "La Libre antenne" d’Europe 1, Ben partage sa vision positive du confinement et vante les bienfaits du ralentissement.

"Je voudrais apporter une touche de positivité à cette période. Je pense que l’on peut bien vivre le confinement. En temps normal, on court toujours après le temps. Le confinement, c'est une occasion de prendre le temps, parce qu’on n’est pas tenu par des horaires. Pourquoi pas faire des grasses matinées, faire des pauses culture, regarder des séries télévisées qui nous rendent nostalgiques. On a le temps de cuisiner, de bricoler. C’est l’occasion de tout un tas de choses qu'on n'a pas le temps de faire en temps normal.

J’écoute beaucoup de musique. Je lis. Je regarde aussi des séries. Finalement, ce n'est pas plus mal de ralentir, parce qu’après on repart boosté. On est plus apaisé. Ce n’est pas drôle, c'est sûr, mais ce n'est pas la fin du monde non plus. De temps en temps, ça ne fait pas de mal de souffler un peu. Contrairement à en ce moment où tout est gris, il faisait très beau pendant le premier confinement. Il n’y avait pas d’avion dans le ciel. C'était un plaisir de voir un beau ciel bleu. 

" On prend le temps de se téléphoner et de se dire les choses "

Personnellement, je suis isolé au niveau de ma famille. Je n'ai plus personne. Je n’ai que mes amis. Je n’ai plus de famille, parce que j'ai connu des drames, des décès. Le reste de ma famille habite loin. Je passe le confinement dans un appartement de 50 m2 à Charleville-Mézières, dans les Ardennes. La plupart de ma famille habite à Paris. C’est à trois heures de route. Alors, je n’ai que les copains. On prend le temps de se téléphoner et de dire des choses aux gens, même parfois de les retrouver. 

Parfois, on passe beaucoup de temps sans prendre de nouvelles. C'est l'occasion de rediscuter. Il y a souvent des non-dits et c'est l'occasion de se le dire. Moi, j'ai eu l'occasion d’avoir une grosse discussion avec mon frère et ma sœur. Nous avons perdu nos parents très jeunes et il y avait des choses qui ne se disaient pas. J'ai osé aborder quelques sujets. Ça nous a fait du bien à tous les trois. Je ne l’aurais peut-être pas fait sans cette pause. Au début, on appréhende ce genre de discussion, mais finalement, il faut les aborder. Il faut crever l’abcès et ça fait du bien.

Mon frère, qui était devenu un vrai 'titi parisien', part dans la Creuse, parce que sa compagne a hérité d’une maison là-bas. Ils vont partir dès que possible pour la retaper. À chaque fois que je viens à Paris pour rendre visite à ma famille, je ne me sens pas bien. Il faut toujours courir. Que ça fait du bien d'être de l'autre côté du périphérique et de souffler. C’est le cas de mon frère. Il était ingénieur du son, il courait partout. Maintenant, il change de métier et va retaper une maison à la campagne. "