Béarn: un ancien hôtel de luxe vendu pour 12 000 euros retourne aux enchères

Une vingtaine de millions d'euros seraient nécessaires pour rénover l'hôtel des Princes.
Une vingtaine de millions d'euros seraient nécessaires pour rénover l'hôtel des Princes. © GAIZKA IROZ / AFP
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avec AFP , modifié à
Un délai de dix jours a permis à une "société bordelaise à caractère immobilier" de surenchérir pour cet hôtel fermé depuis 1975.

Un ancien hôtel de luxe d'architecture haussmannienne typique du Second Empire dans le Béarn, qui avait été adjugé pour seulement 12.000 euros en raison de son délabrement, va être remis en vente après une surenchère. Le 22 septembre, l'ancien hôtel avait été adjugé 12.000 euros à une société civile immobilière (SCI) du Gers lors d'une adjudication organisée au tribunal de grande instance de Paris, avec un droit de surenchère de dix jours.

Une "société bordelaise à caractère immobilier" a profité de ce délai pour surenchérir à hauteur de 13.200 euros, a indiqué à l'AFP le cabinet d'avocats parisien chargé de la vente, confirmant une information du quotidien Sud Ouest. Une nouvelle vente, dont la date n'est pas encore connue, va donc être organisée avec comme mise à prix de départ cette nouvelle enchère, a-t-on expliqué de même source.

Une première vente avait tourné à l'escroquerie. D'une capacité de 175 chambres, l'Hôtel des princes de la cité thermale d'Eaux-Bonnes (Pyrénées-Atlantiques), construit en 1860 et qui accueillit l'impératrice Eugénie en 1861, est fermé depuis 1975, car en ruines. La mairie de la petite cité de 340 habitants n'a pas les moyens de prendre en charge sa rénovation: selon le maire Stéphane Courtié, il faudrait pas moins de 20 millions d'euros d'investissement pour remettre aux normes le palace à la toiture éventrée.

Inscrit aux Monuments historiques en 2002, l'hôtel fut vendu par la commune l'année suivante pour 1,2 million d'euros à un promoteur, Robert Leroux. Mais cette vente fut le centre d'une vaste escroquerie: le projet n'a jamais vu le jour, le promoteur ayant été déclaré en cessation de paiement avant les premiers travaux.

L'affaire avait été jugée en 2015 au tribunal de Pau, mais le promoteur était décédé entre temps. Son associé avait été condamné à 18 mois de prison avec sursis et près de 500.000 euros de réparation à la commune des Eaux-Bonnes. Outre la commune, une dizaine d'investisseurs y ont laissé des plumes, pour un préjudice total d'environ 1,2 million d'euros.