"Bamboula" : Bruno Le Roux condamne les propos du porte-parole policier

Bruno Le Roux a condamné les propos "qui tendaient à relativiser une insulte à caractère raciste et discriminatoire"
Bruno Le Roux a condamné les propos "qui tendaient à relativiser une insulte à caractère raciste et discriminatoire" © Eric FEFERBERG / AFP
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avec AFP , modifié à
Le ministre "appelle chacun, dans le contexte actuel, à faire preuve de sang-froid et de maîtrise dans son expression et son comportement".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux, a condamné jeudi soir les propos d'un porte-parole syndical policier qui avait jugé l'insulte "bamboula" comme "à peu près convenable", lors d'une émission de télévision le jour même.

Des propos condamnés. Le ministre "condamne les propos tenus, au cours d'une émission de télévision, par un responsable syndical policier, qui tendaient à relativiser une insulte à caractère raciste et discriminatoire". "En toutes circonstances, l'exemplarité, l'éthique, le respect des personnes et celui des valeurs de la République, doivent guider l'action et le comportement des forces de l'ordre", a rappelé le ministre, dans un communiqué.

"Bamboula", des mots "à peu près convenables". Bruno Le Roux réagissait aux propos tenus par le syndicaliste Unité SGP-FO, Luc Poignant sur le plateau de l'émission C dans l'Air sur France 5, jeudi, pendant laquelle il avait estimé que le qualificatif "bamboula" restait "à un peu près convenable". Interrogé sur les rapports entre jeunes des quartiers et forces de l'ordre, Luc Poignant a déclaré : "Les mots 'bamboula', d'accord, ça ne doit pas se dire mais ça reste à peu près convenable. 'Enculé de flic', c'est pas convenable, non plus".

Chacun doit "faire preuve de sang-froid". "Le lien de confiance entre les Français et les policiers et les gendarmes chargés de les protéger doit reposer sur une exigence absolue de respect mutuel", a souligné Bruno Le Roux. Le ministre "appelle chacun, dans le contexte actuel, à faire preuve de sang-froid et de maîtrise dans son expression et son comportement", alors que l'interpellation violente d'un jeune à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), il y a une semaine, a relancé le débat sur les relations entre les jeunes des quartiers et les forces de l'ordre.

Il présente ses "excuses les plus plates". Les propos de Luc Poignant ont déclenché une avalanche de réactions outragées sur les réseaux sociaux. Contacté par franceinfo, le syndicaliste a dit "comprendre l'emballement" dû à ses propos. "Le mot 'convenable' a été mal choisi de ma part, il ne correspond ni à ce que je suis, ni à l'esprit de mon propos", explique le porte-parole du syndicat en présentant "ses excuses les plus plates".

Des sanctions à la clé ? Le syndicaliste s'est également attiré les foudres de sa propre organisation syndicale, Unité SGP-FO. Le syndicat "tient à apporter un démenti formel aux propos tenus par son représentant qui n'a pas pris la mesure de ceux-ci voulant juste relativiser des insultes verbales par rapport aux agressions physiques", a indiqué le syndicat, dans un communiqué, avant de présenter "toutes ses excuses aux personnes qui auraient pu être choquées par ses propos".

SOS Racisme a déclaré dans un communiqué qu'il "s'assurera que le syndicat Unité SGP Police prenne ses responsabilités de sanction immédiate" contre Luc Poignant, dont les propos sont "intolérables". "Toute tentative de comparaison est une insulte supplémentaire, et aggravée quand elle est prononcée par un expert des médias maître de sa parole", ajoute le communiqué.