#Balancetonporc montre "l'incapacité de la police et de la justice à prendre en charge ces témoignages"

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Les témoignages pleuvent sur les réseaux sociaux avec le #balancetonporc © capture d'écran Twitter
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propos recueillis par Pierre Herbulot , modifié à
Le mot-clé #balancetonporc a été utilisé plusieurs milliers de fois depuis son lancement vendredi. Pour la porte-parole d'Oser le féminisme, son succès montre le besoin des femmes de raconter leur vécu, souvent peu pris en compte.
INTERVIEW

Un appel à dénoncer le harcèlement sexuel a envahi Twitter ce week-end avec un mot-clé : #balancetonporc. Depuis l'affaire Harvey Weinstein aux États-Unis, la parole se libère. Des milliers de femmes ont donc raconté ce qu'elles ont subi sur leur lieu de travail, avec souvent des supérieurs hiérarchiques qui profitent de la situation. 

"C'est pas de la délation qu'on incite à faire". "Nous, en tant qu'association féministe, on est ravis que la parole des femmes autour des agressions et du harcèlement sexuel dont elles sont victimes se libère enfin", assure Marie Allibert, porte parole de l'association Osez le féminisme au micro d'Europe 1 lundi matin.

"Ce n'est pas de la délation qu'on incite les femmes à faire, on les incite à parler de leur vécu. Il y a peu de femmes, si vous regardez bien, qui témoignent en donnant le nom de leur agresseur. Donc il ne s'agit pas de se faire justice à soi-même. C'est juste un complément à l'action judiciaire", ajoute-t-elle.

Une prise en charge difficile de ces plaintes. Selon la porte-parole de l'association féministe, le succès de ce mot-clé montre que des femmes préfèrent témoigner sur Twitter plutôt que d'affronter une procédure judiciaire qui aboutira sans doute à un non-lieu. "Et ce que ça montre aussi, c'est l'incapacité de la police et de la justice à prendre en charge ces cas-là. Si les femmes pouvaient porter plainte simplement, sans que ce soit traumatisant pour elles, elles ne feraient. Mais si elles n'arrivent pas à le faire et qu'elles préfèrent parler sur Twitter, c'est parce que c'est très très dur encore aujourd'hui de porter plainte", dénonce Marie Allibert.