Les féminicides ont fortement baissé en 2020. 1:10
  • Copié
Justin Morin, édité par Antoine Terrel
En 2020, 90 femmes ont été tuées par leurs conjoints et ex-conjoints, contre 146 l'année précédente. Pour les associations, il est trop tôt pour identifier avec précision les raisons de cette baisse, mais aussi pour savoir si elle traduit une vraie tendance de fond ou n'est que conjoncturellement liée, notamment, au confinement. 

S'il qualifie ces résultats d'"encore trop modestes", Eric Dupond-Moretti estime qu'ils sont "porteurs d'espoir". Le ministre de la Justice a annoncé mardi que 90 femmes avaient été tuées par leurs conjoints et ex-conjoints en 2020, soit un chiffre en très forte baisse par rapport aux 146 féminicides comptabilisés par le gouvernement en 2019. Mais cette baisse traduit-elle pour autant une tendance de fond ? C'est sans doute trop tôt pour l'affirmer, préviennent les associations, prudentes. 

La baisse est en tout cas incontestablement forte. Les féminicides ont baissé de plus d'un tiers par rapport à 2019. C'est le chiffre le plus bas depuis que le gouvernement à commencer à les recenser il y a quinze ans. Mais les années précédentes, la tendance était plutôt à une légère hausse.

Les chiffres des prochaines années seront scrutés

La principale piste pour expliquer ce chiffre est la mobilisation et la prévention qu'il y a eu en particulier pendant le premier confinement. Mais pour Caroline De Haas, du collectif NousToutes, il y a encore besoin de recul pour faire parler ce chiffre. "Est-ce que c'est dû à la situation sanitaire particulière ?", s'interroge-t-elle. "Aux quelques mesures prises lors du Grenelle qui ont commencé à s'appliquer en 2020 ? Ou est-ce que c'est dû à une prise de conscience de la société qui fait bouger les choses ?" Selon la militante féministe, "ce qui permettra de le dire, ce sont les chiffres de l'an prochain et ceux de l'année d'après". 

Par ailleurs, les signalements des violences intrafamiliales ont, eux, bien augmenté, avec une hausse de +9% l'année dernière. Mais pour le ministère de la justice, c'est justement parce que le sujet a été central et très médiatisé. Les victimes se sont plus manifestées, sont plus allées porter plainte, et ont pu être prises en charge à temps.