Aux assises, les troublantes écoutes de la maîtresse de Georges Tron

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Guillaume Biet, édité par Romain David , modifié à
Interrogée par les juges, la maîtresse de Georges Tron a assuré jeudi que les propos qu’elle a tenu à certains proches sur les agissements du maire de Draveil étaient "irrationnels".

Sa parole est clé, mais comment l'interpréter ? L'actuelle compagne de Georges Tron, accusé d'agressions sexuelles par deux ex-employées municipales, comparaissait jeudi devant les assises de Seine-Saint-Denis. Elle connaissait Georges Tron depuis deux à trois ans quand l'affaire a éclaté, mais c'est après la garde à vue de l'élu que leur relation charnelle a commencé. Cette hôtesse de l'air de métier a été embauchée à la mairie de Dravel par Georges Tron. Elle a confirmé à la barre qu'elle vivait toujours avec l'édile, qui n'est pourtant pas divorcé. Sa mise sur écoute par la PJ, quelques mois après le début de l'affaire, en fait aujourd'hui un témoin capital.

Des propos compromettants. En effet, les différentes conversations enregistrées se sont révélées particulièrement embarrassantes pour Georges Tron. Elle y évoquait avec certaines interlocutrices les pressions exercées sur les témoins, le fait que les plaignantes disaient sans doute vrai et que des parties de triolisme étaient organisées avec lui en mairie. Et surtout, qu'il préférait faire dix ans de prison plutôt que de dire la vérité.

A l'automne 2011, placée sur écoute, elle avait notamment déclaré : "Il m'a encore proposé des trucs, des plans à trois. Il n'est pas guéri. Si l'affaire est classée, il recommencera puissance 10."

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Des déclarations "irrationnelles". Or, devant les juges, elle nie désormais en bloc. Après avoir fourni deux certificats médiaux pour éviter de témoigner, elle a répondu par visio-conférence, le bras dans le plâtre, soutenant que l'ensemble des propos rapportés, soit des heures de conversations, ont été tenus de manière "irrationnelle", avec des gens de la mairie qui voulaient, selon elle, la manipuler. Cette femme a ainsi expliqué avoir prêché le faux pour savoir ce qui se tramait.

Un complot de l'extrême droite. Les avocats des plaignantes ont eu beau lui relire des extraits de ses conversations - malgré les grommellements d'Éric Dupont-Moretti, l'avocat de Georges Tron -, elle n'en démord pas. Sa conclusion : toute cette historie serait un complot de l'ex-Front national. Bref, une ligne de défense qui reprend celle de l'accusé.

Le procès a commencé le 23 octobre devant les assises de Seine-Saint-Denis. Le verdict est attendu à la mi-novembre.