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Louise Sallé, édité par Thibault Nadal , modifié à
Vinci Autoroutes vient de publier la toute première étude qui mesure, à l’échelle nationale et avec précision, l’autosolisme en France. En moyenne, huit conducteurs sur dix voyagent seuls dans leur véhicule chaque matin, ce qui représente une part conséquente d’émissions de CO2 qui pourrait être réduite. 

Afin de réfléchir à des manières de lutter contre l’autosolisme, c’est-à-dire voyager seul dans sa voiture, Vinci Autoroutes a photographié, à l’aide de caméras placées au-dessus des péages, 1.5 million de véhicules durant quatre à six semaines à l’automne 2021, entre 8 heures et 10 heures chaque matin, du lundi au vendredi. Résultat : huit conducteurs français sur dix sont "autosolistes". Le pic de voyageurs seuls est atteint à 8 heures, ce qui correspond aux trajets domicile-travail. 

L’autosolisme est davantage pratiqué sur les courts trajets.

Amélia Rung, directrice du développement chez Vinci Autoroutes, indique ainsi que l’autosolisme est observé sur les axes où le trajet réalisé par les véhicules est le moins long. "Par exemple, la métropole de Nantes, où l’on a pu observer deux axes - et c’est à peu près la même chose à Toulouse -, plus vous avez un trajet important et long à faire, plus vous faites l’effort de covoiturer", décrit-elle. "Si votre trajet est court, c’est plus facile de prendre votre voiture et de le faire en solo", ajoute-t-elle.

Des parkings de covoiturage à multiplier à l’entrée des autoroutes

Pour diminuer l’autosolisme, une solution : le covoiturage. Pour le développer, il est par exemple nécessaire d’aménager des parkings à l’entrée des autoroutes, explique Amélia Rung. "Des personnes se donnent rendez-vous sur ce parking de covoiturage, laissent une voiture et ne repartent qu’avec une", illustre-t-elle.

"Une deuxième piste, c’est de faire des voies réservées au covoiturage, qui peuvent être également utiles pour les transports en commun", poursuit la directrice de développement de Vinci Autoroutes. "Idéalement, enfin, il faut pouvoir faire du report modal", reprend Amélia Rung. "C'est-à-dire faire des parkings de covoiturage qui sont connectés aux transports en commun, comme à Longvilliers par exemple où vous avez un réseau de bus qui prend des voyageurs sur un parking et les emmène à Massy, assez rapidement et assez facilement", conclut-elle.

Des plateformes de covoiturage internes aux entreprises

Les entreprises ont aussi un rôle à jouer, en incitant leurs salariés à se rendre au boulot à plusieurs, entre collègues. Elles peuvent ainsi développer des plateformes de covoiturages internes à chaque société, déclinée sous forme d’application mobile. Enfin, diminuer l’autosolisme est un levier particulièrement efficace pour réduire les émissions de CO2 de la France. Le transport routier est le secteur le plus polluant : il représente en effet un tiers des émissions de gaz à effet de serre nationales.