Un mort et un blessé dans un éboulement sur le site de Bure

Un ouvrier sur le site de Bure.
Un ouvrier sur le site de Bure.
  • Copié
avec AFP , modifié à
Un éboulement s'est produit sur le site du laboratoire souterrain destiné à l'enfouissement des déchets nucléaires de Bure. Une victime est à déplorer. 

Une enquête a été ouverte après la mort d'un technicien, mardi, dans l'effondrement d'une galerie, sur le site du projet controversé d'enfouissement des déchets nucléaires de Bure, dans la Meuse.

Un technicien de 42 ans. L'éboulement est survenu à 12h20, à 490 m sous terre, dans une galerie en cours de forage où étaient effectués des relevés géophysiques, a indiqué le préfet de la Meuse, Jean-Michel Mougard, lors d'une conférence de presse à Bure. Il a coûté la vie à un technicien de la société Eiffage, âgé de 42 ans, qui travaillait depuis plusieurs années à Bure sur le site supervisé par l'Agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires (Andra). Son corps était encore sous terre en fin d'après-midi. Un de ses collègues, "légèrement" blessé aux mains, a été évacué.

L'homme enseveli. Six personnes se trouvaient dans la galerie quand la partie supérieure s'est écroulée, et un bloc de "plusieurs m3 de roche a alors enseveli la victime", a dit Jean-Paul Baillet, directeur général adjoint de l'Andra, ajoutant que les conditions de sécurité étaient "habituelles". Ses collègues lui ont porté immédiatement secours, mais l'homme était déjà mort à l'arrivée des pompiers, a-t-il ajouté. Une cellule psychologique a été mise en place, et une enquête a été ouverte par le procureur de Bar-le-Duc.

"Ce type de forage n'aura plus lieu". La galerie a été entièrement évacuée et des vérifications de stabilité sont en cours. Elle restera fermée et "ce type de forage n'aura plus lieu avant que nous ayons compris les causes de l'accident", a souligné Jean-Paul Baillet. Dans un communiqué, l'Andra a précisé que l'accident est survenu sur le chantier du laboratoire souterrain d'expérimentations pour la conception du futur centre de stockage de déchets nucléaires. "Physiquement séparé" du futur centre, ce laboratoire souterrain "n'accueille pas de déchets radioactifs et n'en accueillera pas", a précisé l'Andra.

Les opposants en colère. C'est la deuxième fois qu'un accident mortel se produit sur ce site. En 2002, un ouvrier avait été écrasé par un tube d'aération dans le puits d'accès principal, à plus de 200 mètres de profondeur, provoquant l'arrêt du chantier pendant cinq mois. L'accident de mardi a relancé la colère des associations qui militent contre ce projet : "Il y a un effondrement et un mort. Et demain ? Et après-demain ? Leur projet n'est pas du tout sûr" proteste Julien, un opposant au projet, à Europe 1

Une mise en service en 2025. Le projet Cigéo, piloté par l'Andra, et contesté par des écologistes et des associations locales, doit accueillir les déchets les plus radioactifs (3% du total) à 500 mètres sous terre à Bure, ainsi que ceux ayant la durée de vie la plus longue. Cigéo doit encore être validé par le Parlement. Le gouvernement a annoncé l'an dernier qu'un texte spécifique serait présenté en 2016, après avoir tenté de faire avancer le dossier via un article de la loi Macron, finalement censuré par le Conseil constitutionnel. Le calendrier du projet prévoit un décret d'autorisation en 2018 et une mise en service industrielle en 2025. La construction des installations de stockage pourrait débuter à l'horizon 2020.