Attentat à Nice : une photo du tueur de Samuel Paty dans le téléphone de l'assaillant

Brahim Aouissaoui, auteur de l'attentat de Nice qui a fait trois morts le 29 octobre, avait une photo de Samuel Paty dans son téléphone.
Brahim Aouissaoui, auteur de l'attentat de Nice qui a fait trois morts le 29 octobre, avait une photo de Samuel Paty dans son téléphone. © VALERY HACHE / AFP
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avec AFP , modifié à
Une photo du tueur de l'enseignant Samuel Paty, victime de l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine, a été retrouvé dans le téléphone du terroriste de la basilique de Nice. Un message audio qualifiant la France de "pays de mécréants" a également été retrouvé dans ce même smartphone. 

Une photographie du tueur islamiste de l'enseignant Samuel Paty et un message audio qualifiant la France de "pays de mécréants" ont été retrouvés dans le téléphone de l'auteur de l'attentat qui a fait 3 morts du 29 octobre à la basilique de Nice, a indiqué le parquet national antiterroriste vendredi.

Une information judiciaire ouverte

L'exploitation du téléphone de Brahim Aouissaoui, blessé de plusieurs balles par les policiers et dont le "pronostic vital reste engagé", a aussi mis en évidence des "photographies relatives" au groupe Etat islamique, a ajouté le parquet, qui a ouvert une information judiciaire notamment pour "assassinats et tentative d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste" L'enquête a été confiée a des juges d'instruction. Même si la photographie d'Abdoullakh Anzorov, auteur de l'attaque de Conflans-Sainte-Honorine, a été retrouvée dans son téléphone, aucun lien entre les deux hommes n'a été établi à ce stade, a précisé à l'AFP une source proche du dossier. 

Des contacts entre les deux terroristes ? 

"À ce stade des investigations, il n'a pas été déterminé de contacts opérationnels de l'intéressé susceptibles d'avoir facilité son passage à l'acte", a précisé par ailleurs le Pnat, qui indique que l'instruction devra s'attacher à "vérifier s'il a pu bénéficier de complicité ou d'un quelconque soutien dans son projet criminel, que ce soit en France, en Italie ou en Tunisie". L'assaillant, né en mars 1999 et qui a été testé positif au Covid-19, est hospitalisé en "région parisienne" et reste en l'état "inaudible", indique par ailleurs le parquet.

Les enquêteurs ont pu retracer son itinéraire depuis son départ de Tunisie par bateau le 19 septembre, détaille le Pnat. Arrivé sur l'île de Lampedusa le lendemain, il a été placé en quarantaine sur un navire jusqu'au 9 octobre, date à laquelle il a débarqué à Bari et reçu immédiatement une obligation de quitter le territoire italien. Il a ensuite passé quatorze jours en Sicile entre le 12 et le 26 octobre, avant de rejoindre Rome le 27 au matin puis Nice dans la soirée.

11 personnes en garde à vue

Deux jours plus tard, il tuait au couteau deux fidèles et le sacristain de la basilique de Notre-Dame-de-l'Assomption, avant d'être grièvement blessé par des policiers municipaux. Au total, 11 personnes ont été placées en garde à vue dans cette enquête, mais elles ont été remises en liberté sans poursuite. "Il s'agissait de deux individus ayant été au contact de l'auteur présumé des faits à Nice, de trois individus" liés à son parcours migratoire et "de personnes apparaissant dans l'environnement de ces individus", rappelle le Pnat dans un communiqué.

Cette attaque terroriste est la troisième perpétrée en France depuis la republication début septembre de caricatures du prophète Mahomet par l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.