Atteinte d’une maladie auto-immune, Katie se sent délaissée par son entourage

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Léa Beaudufe-Hamelin
Katie se sent délaissée par ses proches, alors qu’elle souffre d’une maladie auto-immune. Elle raconte avoir aussi été déçue par son entourage quand elle venait de perdre son père et son mari. Sur "La Libre antenne" d’Europe 1, Katie confie qu’elle aimerait faire des rencontres amicales et pourquoi pas amoureuses.
TÉMOIGNAGE

Katie souffre d’une maladie auto-immune. Elle dit être déçue par son entourage qui ne l’accompagne pas dans la maladie. Elle évoque aussi les périodes de deuil de son père puis de son mari, pendant lesquelles ses proches ne l’ont, là encore, pas soutenue. Souffrant de solitude, Katie aimerait retrouver un cercle d’amis. Au micro de Sabine Marin, sur "La Libre antenne" d’Europe 1, Katie fait part de son idée de créer un groupe de personnes atteints de maladies auto-immunes grâce au site de rencontres amicales "On va sortir !".

" J’ai une maladie auto-immune. J’ai été extrêmement déçue par les gens qui m’entourent, même ma famille. Pour un couple, on dit qu’il vaut mieux être seule que mal accompagnée, mais ça vaut aussi pour les enfants. Être seule, c’est une chose, mais que c’est dur d’être seule quand on est accompagnée. Savoir qu’on pourrait avoir de l’aide, mais que les gens ne font rien, c’est pire. J’ai une vascularite. Les symptômes sont des brûlures dermatologiques, des douleurs articulaires et de la fatigue extrême. Le système immunitaire s’emballe et crée de l’inflammation. J’ai donc été mise en invalidité. 

" Ils m'ont laissée seule au décès de mon père "

Avec mes frères et sœurs, ça faisait longtemps que ça n’allait plus. Ma mère a toujours été horrible avec moi. Elle était maniaco-dépressive, on dit bipolaire maintenant. J’étais le vilain petit canard de la famille. Mon père était particulièrement attentif à moi. Je ne me sentais pas seule quand mon père était là, parce que je savais qu’il me comprenait. Mon père est décédé quand j'avais 27 ans. Il est mort un 31 décembre. Je n'ai même pas reçu un coup de fil de mes frères et sœurs. Ils m'ont laissée seule au décès de mon père.

Il y a ensuite eu le décès de mon mari en 2007. Je l'ai trouvé mort avec mon fils de 10 ans. J'ai appelé mon fils aîné qui, à l'époque, avait 23 ans. Il m’a répondu qu’il était au boulot. C'est hallucinant. Le soir même, j'étais toute seule. Un mois plus tard, c'était Noël. Mon fils aîné est parti dans sa belle-famille, parce que j'allais gâcher l'ambiance avec mon chagrin. Il a préféré me laisser toute seule avec son petit frère. 

" Pendant mon arrêt maladie, je n’ai pas reçu un coup de fil "

Après, j’ai travaillé de nuit. Ça isole aussi. C’est le seul travail que j'ai trouvé. J'étais seule à m'occuper de mon fils. Je faisais vingt nuits de douze heures dans le mois. Je faisais de la désinfection aux urgences et au bloc opératoire. Comme je terminais mes nuits à 6 heures, j'ai pris en plus un travail de jour de 6 heures à 8 heures du matin, pour pouvoir m'acheter un appartement et avoir un projet. J'ai acheté mon appartement et j’ai commencé mes travaux. Je suis très bricoleuse. Je ne dormais plus, mais c'était bon. 

Cinq ans après le décès de mon mari, j’avais toujours des bouffées de chagrin. D’un seul coup, je me mettais à pleurer. Donc, je me suis fait aider. Mon appartement commençait à être beau et ma vie prenait forme. C’est là que le mal de dos a commencé. J'ai été opérée du dos. Puis, cette maladie génétique est apparue. Pendant la période où j'étais en arrêt maladie, je n’ai pas reçu un coup de fil de mes collègues de travail. Entre mon dos et ma maladie, j’ai été en arrêt pendant deux ans. 

Je ne suis pas entourée. J'ai eu une idée. Après le confinement, j’ai envie de créer un groupe autour des maladies auto-immunes à Brest via le site "On va sortir !". C’est un site sur lequel les gens proposent des sorties. Il y a tellement de maladies auto-immunes. On pourrait aller au restaurant, faire une balade, boire un thé et essayer de créer des affinités. Si je me faisais une copine qui aime le bricolage, ce serait l'idéal. J'aimerais aussi beaucoup trouver un copain. Mais c'est difficile, je suis seule depuis 2007. Les hommes veulent aller trop vite, ça m’effraie. Il faut du temps. "