Deux entraîneurs d'athlétisme soupçonnés de violences sexuelles : "des gestes extrêmement déplacés"

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Simon Ruben, édité par R.Da. , modifié à
Pascal Machat et Giscard Samba, coachs émérites de la Fédération française d'athlétisme, sont accusés par d'anciennes protégées d'agression sexuelle, voire de viol dans le second cas.
TÉMOIGNAGE

Et si l'omerta sur les violences sexuelles et le harcèlement dans le sport commençait à être levée en France ? Le Monde dévoile deux affaires qui touchent le milieu de l'athlétisme. Une plainte et au moins un signalement ont été déposés à l'encontre de deux entraîneurs réputés.

"Des caresses, voire un peu plus". Emma Oudiou, spécialiste du 3.000 mètres, a porté plainte fin février contre son entraîneur, Pascal Machat, pour agression sexuelle alors qu'elle s'échauffait avant sa finale des mondiaux juniors de 2014. Elle avait alors 19 ans. "Il s'est permis d'avoir des gestes extrêmement déplacés et choquants : des mains aux fesses, des caresses, voire un peu plus loin", rapporte l'athlète auprès d'Europe 1. "J'ai essayé à plusieurs reprises de lui faire comprendre en m'éloignant de lui que je n'étais pas du tout d'accord, mais il a continué".

Libération de la parole. La jeune femme alerte alors un autre entraîneur, mais constate rapidement que le dossier ne sera jamais porté à la connaissance des dirigeants de la Fédération française d'athlétisme car, dans les mois qui suivent, elle va recroiser Pascal Machat lors de compétitions. Finalement, c'est le mouvement #Metoo, déclenché par le scandale Weinstein aux Etats-Unis, qui lui donnera la force de se tourner directement vers la justice. De son côté, la commission disciplinaire de la FFA doit statuer sur le cas de Pascal Machat le 11 avril.

Soupçon de viol. Parallèlement à cette affaire, Giscard Samba, coach renommé de plusieurs médaillés olympiques et mondiaux est accusé d’un viol, en janvier 2017, par l’une de ses ex-athlètes, révèle également Le Monde. La FFA, qui a signalé cette affaire au parquet de Créteil comme l'y oblige l'article 40 du code de procédure pénale, a également indiqué à Europe 1 son intention de se porter partie civile. Le cas de l'entraîneur sera lui aussi évoqué en commission disciplinaire, courant mai.