Arnaud Beltrame a eu un "geste authentique, un geste d'homme, de guerrier"

  • Copié
Ugo Pascolo , modifié à

A quelques heures de l'hommage national à Arnaud Beltrame, l'ex chef du Raid, Jean-Michel Fauvergue, revient avec émotion sur le geste du gendarme tué par le djihadiste de l'Aude. 

"Rien n'oblige à donner sa vie pour sauver un otage", rappelle avec émotion Jean-Michel Fauvergue, député LREM de Seine-et-Marne et patron du RAID entre 2013 et 2017. Alors que la nation s'apprête à rendre hommage mercredi  au colonel Arnaud Beltrame , tué par le djihadiste de l'Aude après s'être substitué à une otage. "C'est un geste authentique, un geste d'homme, un geste de guerrier", commente-t-il au micro d'Europe 1 Bonjour mercredi.

Un geste, un hommage, une nation. L'hommage national à Arnaud Beltrame est "une reconnaissance de la nation, du chef de l'Etat, à ce héros. Et à travers lui à l'ensemble des forces de l'ordre", explique Jean-Michel Fauvergue. "C'est quelque chose de très solennelle qui unit la nation à travers un acte extraordinaire". "Ce sont les valeurs d'une nation tout entière, ce à quoi on croit, ce pourquoi on se bat tous les jours", analyse celui qui était alors chef du Raid lors des assauts terroristes de 2015 .

"Des gestes qui restent marqués". "Depuis que j'ai quitté mes fonctions, à chaque attentat où des camarades sont blessés et des Français victimes, ça marque au plus profond", explique l'actuel député LREM de Seine-et-Marne. "Le sacrifice d'Arnaud Beltrame me marque plus que d'autres sans doute, mais c'est difficile après". Si le geste d'Arnaud Beltrame marque tant, c'est aussi parce qu'il est rare : le dernier exemple en date remonte à la prise d'otages de l'école maternelle de Neuilly-sur-Seine. "Une capitaine des pompiers avait remplacé l'institutrice qui était alors au milieu des enfants", rappelle Jean-Michel Fauvergue. "Il y a des gestes qui restent marqués". 

Le changement du mode d'intervention des forces de sécurité face aux terroristes

Après les tueries de 2015 , "le schéma national d'intervention a changé", explique l'ex chef du RAID. "Ces terroristes-là, non seulement ils n'ont pas peur de la mort, mais il la recherche, si possible en combattant des adversaires valeureux". "Comme le GIGN et le Raid ne sont pas forcément à proximité, c'est au primo arrivant de riposter en attendant les services spécialisés", analyse-t-il. "Désormais, on ne négocie plus, on prend contact avec les terroristes et on essaye de faire en sorte que le temps soit maîtrisé par nous, et non par eux".