Après #Metoo, un hashtag #Metooinceste lancé sur les réseaux sociaux
Dans le sillage des révélations de Camille Kouchner dans son livre "La Familia grande", dans lequel la juriste accuse son beau-père Olivier Duhamel de viol sur son frère, le hashtag #Metooinceste a été lancé sur les réseaux sociaux et notamment sur Twitter. Ils suscitait samedi "des centaines" de témoignages, selon le mouvement féministe #Noustoutes
"J'avais 15 ans, mon frère", "c'était mon grand-père", "l'oncle cool de la famille"... Dans la foulée de l'affaire Olivier Duhamel , un hashtag #Metooinceste suscitait samedi "des centaines" de témoignages sur Twitter, selon le mouvement féministe #Noustoutes. Sur le modèle du mouvement #Metoo qui a enclenché une vague de libération de la parole des femmes dénonçant agressions et harcèlements sexuels à partir de 2017, ce nouveau hashtag intervient "dans le sillage de la publication du livre de Camille Kouchner, La familia grande", note le mouvement féministe dans un communiqué. Elle révèle dans ce livre que son frère jumeau a été victime d'inceste par son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, lorsqu'il avait 14 ans.
Pour #Noustoutes, "ces témoignages viennent confirmer ce que disent et répètent depuis de nombreuses années" les professionnels de la protection de l'enfance: "les personnes qui commettent le crime d'inceste viennent de tous les milieux", les adultes réagissent "peu ou mal" et les signaux envoyés par les victimes "ne sont pas entendus". Le mouvement estime que "nous aurions la possibilité de détecter ces violences très vite et de les faire cesser", plaidant notamment pour des "campagnes de prévention massives" et pour une meilleure formation des professionnels qui travaillent au contact d'enfants.
"C'en a été fini de grandir. J'avais cessé de vivre"
Le hashtag #metooinceste était en deuxième position dans les tendances sur Twitter en fin d'après-midi samedi. Au fil des messages entremêlés de réactions de soutien et d'appels à "faire trembler les murs", se succédaient les témoignages. "J'avais 5 ans. En une soirée, ce frère de ma mère a bouleversé ma candeur (...) En une seconde j'avais 100 ans", rapportait une internaute. "Je jouais aux légos. Il est venu dans mon dos. C'en a été fini de grandir. J'avais cessé de vivre", témoignait un autre. "La première fois, j'avais 3 ans, mon cousin avait 14 ans. Effroi. Trauma à vie et amnésie pendant des années", confiait encore un troisième.
L'inceste reste un sujet profondément tabou dans la société et encore minimisé, alors qu'il serait massif en France avec près d'une personne sur dix potentiellement touchée.