Après l'affaire Théo, comment renouer le lien entre la police et la jeunesse ?

L'affaire Théo a entraîné une montée de tension entre jeunes et représentants des forces de l'ordre.
L'affaire Théo a entraîné une montée de tension entre jeunes et représentants des forces de l'ordre. © Thomas SAMSON / AFP
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J.M. avec B.V.
Une association créée par des policiers organise des journées d'activité avec des collégiens et lycéens pour donner une autre perspective sur leur travail. Europe 1 a assisté à l’une de ces initiatives.
REPORTAGE

Après les affaires Théo et Adama Traoré, la condamnation en appel, vendredi soir, d'un policier qui a tué un détenu en cavale d'une balle dans le dos. Dans ce climat de crispation, des initiatives tentent de renouer le lien entre la police et la jeunesse. L'association Prox-Aventure, créée par des policiers, organise des journées d'activités avec des collégiens et des lycéens. Il y en avait une vendredi à Vaujours, en Seine-St-Denis. Objectif : faire découvrir aux élèves le métier de policier et leur montrer que la police est au service de la population.

Montrer la difficulté du métier. Les ateliers tentent d'exprimer la difficulté du métier auprès des élèves : cours de self-défense, mise en situation d'intervention avec le gilet par balle et le casque de CRS... "Les gens, ils voient mal les policiers. Mais après, ça dépend des policiers", défend Elyssia, l'une des élèves, après avoir sauvé un policier qui jouait les hommes blessés. "Il y en a qui sont bien, même s'ils font des erreurs. Comme métier, c'est pas facile du tout."

Entendu sur europe1 :
C'est touchant parce que là on est du bon côté de la barrière.

Tous les élèves ne partagent pas cet avis. Mais ces mots rassurent Jean-Jacques Lafond, le responsable de la police municipale de Vaujours : "C'est touchant parce que là, on est du bon côté de la barrière. On est avec des enfants qui mesurent combien ce n'est pas facile de porter un équipement, combien c'est difficile d'aller aider un collègue. Je ne suis pas un gamin. Dans le métier, j'en ai mené des actions de prévention, c'est toujours positif."

"Faire du lien social". Pour Quentin Gourdin, policier et coordinateur de l'opération Prox'Aventure, ce premier pas doit être suivi d'autres initiatives : "Il y a un manque actuellement de ce genre de dialogue vis-à-vis des jeunes. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, les jeunes ne sont pas du tout hermétiques au message qu'on a à leur passer. Donc c'est à nous de montrer que les policiers peuvent revenir dans les cités pour faire du lien social."

Premier signal positif : il assure être de plus en plus sollicité par les mairies. Et l'opération menée à Vaujours a mobilisé plus de 1.100 jeunes. C'est trois fois plus que d'habitude.